La natation en eau glacée : "Pousser notre corps dans ses retranchements"

Ce mercredi et jusqu'à dimanche, deux nageurs franciliens disputent les championnats du monde de natation en eau glacée en Haute-Savoie. Dans une eau à moins de cinq degrés, ces sportifs de l'extrême vont relever un défi physique, mental, mais avant tout personnel. Rencontre avec ces adeptes des bassins pas comme les autres.

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Nager dans une eau à moins de 5 degrés. C'est le quotidien de Guillaume Le Loher et Virgile Poirier. Ces deux nageurs franciliens pratiquent la natation en eau glacée. Pour eux, pas question de nager dans des bassins couverts à 25 degrés. Ces sportifs de l'extrême participent à des courses sur des distances allant de 250 mètres à un kilomètre en eau libre A partir de ce mercredi, les deux compères d'entraînement nageront à Samoëns en Haute-Savoie jusqu'à dimanche et l'eau ne sera pas chaude !

Leur terrain de jeu, ce sont des plans d'eau comme le canal de l'Ourcq ou celui de la base de loisirs de Cergy-Pontoise où l'eau atteint à peine 3 degrés. "C'est un autre type de nage que ce qu'on a l'habitude de voir", admet Guillaume Le Loher qui pratique cette discipline depuis 4 ans. "Cela représente un défi physique, mais aussi mental. L'important pour nous est de se dire que l'on peut pousser notre corps dans ses derniers retranchements et aller au-delà de la douleur". 

"Eviter l'hypothermie" 

Lorsqu'ils se rejoignent pour s'entraîner, le défi commence dès la préparation à l'entrée pour les deux licenciés du club de natation de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine. "On doit rester au chaud un maximum pour éviter l'hypothermie. On ne se déshabille qu'au dernier moment, juste avant de se mettre à l'eau", commente Virgile Poirier qui dispute ses premiers mondiaux. 

L'entrée est elle aussi très progressive. "Il faut vider ses poumons à travers de grandes inspirations et expirations. Sans cela, on risque l'hyperventilation. Dès que notre corps est immergé, on a des engourdissements puis le corps est anesthésié et au bout de quelques minutes, il se congestionne", détaille Guillaume Le Loher.

La sécurité avant tout 

Une fois dans l'eau, les nageurs sont surveillés, que ce soit à l'entraînement ou en compétition. "La sécurité est une part très importante de ce sport, car il y a de vrais risques quand on rentre dans l'eau", reconnaît ce dernier. Sur les courses de plus de 500 mètres, chaque nageur est d'ailleurs accompagné d'un "chaperon" qui veille à ce que les participants soient réchauffés totalement à leur sortie du bassin. "Il nous accompagne dans le sauna, fait en sorte que l'on se rhabille correctement pour ne pas repartir en hypothermie", précise Virgile Poirier. 

À la sortie de l'eau, l'objectif est de retrouver progressivement une température corporelle normale. "Quand on sort, on se sent bien, car le corps est froid, mais en quelques minutes, il fait une rechute de température, donc il faut se sécher pour être au chaud rapidement", insiste-t-il.

 

"C'est un autre univers" 

"C'est totalement différent que les autres disciplines, comme la natation en bassin ou en eau libre", constate le vice-champion de France du 250 mètres en eau glacée. Pour préparer ses compétitions, il a dû complètement changer sa méthode de préparation. "Pour s'habituer, on prend des douches ou des bains froids tout le long de l'année." Il reconnaît cependant ne jamais s'être baigné dans une eau à moins de cinq degrés avant ses premières compétitions. 

"C'est un cap à passer. C'était une vraie découverte pour moi." Le changement, il l'observe aussi au niveau du chronomètre. "Pour une course sur la même distance avec le même effort physique. On met souvent 10 secondes de plus en eau glacée que dans un bassin à 27 degrés". Cela s'explique selon lui par la différence en termes de sensations. "Lorsqu'on rentre dans l'eau glacée, on est totalement engourdi, tout se joue au mental. On a un peu froid sur les premiers 100 mètres, mais on réchauffe petit à petit et les sensations sont très bonnes."

Aux championnats du monde, ils seront 77 Français à prétendre à une médaille. Les deux Franciliens seront alignés sur plusieurs disciplines, dont la plus longue, le 1 000 mètres pour Guillaume Le Loher. En 2024, il envisage de se lancer sur cette distance, mais cette fois-ci dans les eaux glaciales de l'Antarctique.         

 Avec Jean-Philippe Lemaire et Denis Tanchereau

    

 

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