Le préfet du Val-d'Oise annonce envisager d'interdire la marche et le rassemblement en hommage à Adama, samedi 8 juillet sur les communes de Persan et de Beaumont-sur-Oise, dans un document publié sur Twitter ce jeudi. De son côté, le comité "La vérité pour Adama" appelle à maintenir la marche.
Dans un courrier adressé à Assa Traoré et Youcef Brakni du collectif "La vérité pour Adama", le préfet du Val-d'Oise, Philippe Court explique craindre "des éléments perturbateurs" lors de cet événement organisé en hommage à Adama Traoré dans un "contexte de tensions particulièrement violentes (...) au cours des derniers jours". Adama Traoré est mort, en 2016, lors de son interpellation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise.
Le préfet cite "en particulier la commune et les habitants de Persan [qui] ont souffert" samedi 3 juillet au soir, "de la vandalisation et de la destruction par incendie de la mairie, du poste de police municipale, et du centre communal d'action sociale". Philippe Court rappelle que "80 habitants ont dû être évacués de leurs logements au milieu de la nuit" et que deux femmes avaient été hospitalisées.
"Possible venue" de la mère de Nahel
Autre facteur qui pousse le préfet du département à envisager d'interdire cette marche et ce rassemblement dédié à Adama, la "possible venue" de la mère de Nahel, adolescent tué par un policier à Nanterre mardi 27 juin à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, lors d'un contrôle routier.
"Cette circonstance pourrait conduire, à elle seule, à fédérer autour de l'événement des éléments perturbateurs", ainsi que cela a pu être constaté lors de la marche blanche organisée à Nanterre le 29 juin, explique le préfet du Val-d’Oise. Cette marche est donc, selon le préfet,"susceptible d'attiser les tensions et de générer des troubles graves à l'ordre public" et Philippe Court estime "qu'il n'est pas possible d'engager un niveau de forces [de l'ordre] suffisant pour assurer la sécurité de l'événement".
Le comité "La vérité pour Adama" maintient son appel à marcher
En réponse à la lettre du préfet, le comité "La vérité pour Adama" a diffusé de son côté plusieurs communiqués via tweeter dans lesquels le collectif désapprouve une possible interdiction de la marche et du rassemblement. Le comité indique qu'"il maintient son appel à toutes et tous pour marcher comme", précise le communiqué, "nous le faisons chaque année depuis sept ans ".
Le comité Adama estime, par ailleurs, que le rassemblement prévu samedi "est un rendez-vous commémoratif précieux et nécessaire pour nos familles, pour toutes celles et ceux qui défendent l’égalité et demandent la fin de l’impunité policière".