Sur fond de crise sanitaire, on reparle beaucoup des machines à voter. Villeneuve-le-Roi dans le Val-de-Marne est l'une des 60 villes françaises à en être dotée, et ce depuis 15 ans. Onze maires de l'Île-de-France exhortent l'État à généraliser ce système.
La valise paraît être comme les autres : mais ce n'est qu'apparence, elle permet de voter. A deux mois des élections, répétition générale à Villeneuve-le-Roi dans le Val-de-Marne. Déjà 15 ans que la municipalité a troqué les traditionnels bulletins pour ces machines à voter.
Le maire milite pour l'extension du vote électronique aux villes candidates. Problème, un moratoire de l'État interdit toute acquisition nouvelle de machines.
"Depuis 2008, ils n'en finissent pas d'étudier, de regarder si c'est bien ou pas. Mais il est clairement établi que c'est ultra-bien. Il y a un 1,6 millions de personnes qui utilisent les machines à voter en France. Pourquoi ne pas permettre une généralisation, surtout en contexte de pandémie ?", affirme Didier Gonzales, maire (DVD) de la commune.
Principale atout avancé : du temps gagné, des manipulations et des contacts évités lors du comptage des voix. Ici, le dépouillement est supprimé. "C'est un ticket de caisse, exactement comme sur une caisse enregistreuse d'un supermarché. Sur ce ticket, il y a l'expression des votes. Imaginez le temps gagné", poursuit l'édile qui fait partie des onze maires franciliens de l'Association des villes pour le vote électronique (AVVE).
"Ce n'est pas la même chose que prendre un bulletin"
Dans les rues de Villeneuve, on ne partage pas forcément cet enthousiasme. Certains électeurs regrettent le vote traditionnel. "Il y avait tout un écosystème très français, très gaulois qui existait. On se réunissait avec les voisins pour vérifier. Mais un vote électronique, avec la sécurité, je ne sais pas si cela fonctionne ou pas", pense un habitant.
"On a l'impression d'être un peu captif de l'informatique et on n'a plus ce geste du choix. Appuyer sur un bouton, ce n'est pas la même chose que prendre un bulletin", explique une autre.
Pour l'heure, la levée du moratoire n'est pas envisagée pour les élections régionales et départementales de juin. Le sujet sera sur la table du gouvernement à l'automne prochain.