REPLAY. Départementales 2021 dans le Val-de-Marne : les temps forts des débats entre les candidats.

Les électeurs sont appelés à voter les dimanches 20 et 27 juin afin de renouveler le conseil départemental du Val-de-Marne, dont le siège se situe à Créteil. France 3 Paris Île-de-France a organisé ce mercredi 16 juin un débat entre différents candidats.

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Les 20 et 27 juin prochains, la gauche va-t-elle conserver la présidence du département ? Dans le Val-de-Marne, qui compte 1,4 millions d’habitants, le conseil départemental est composé de 50 conseillers départementaux issus de 25 cantons. Les binômes de candidats respectent la parité homme-femme, ainsi que leurs suppléants. L’assemblée est actuellement présidée par Christian Favier (PCF).

Parmi les grands projets du département dans les prochaines années, figure le développement des transports en commun. Inauguré au printemps, la ligne 14 a permis de relier Paris à la ville d'Orly. Toujours dans le domaine des transports, l'arrivée du Grand Paris Express avec la ligne 15 sera un atout majeur pour l'accessibilité du département.

Les projets de rénovation de sites sportifs sont eux aussi l’un des enjeux des prochaines années avec l’horizon des Jeux Olympiques de Paris 2024. Dans le Val-de-Marne, 29 sites ont été retenus comme "centres de préparation aux Jeux". Parmi ces centres on trouve, la maison du handball à Créteil, le parc interdépartemental des sports à Choisy-le-Roi, le centre départemental de tir à l’arc à Chennevières-sur-Marne...

REPLAY. Regardez le débat avant le premier tour des élections départementales dans les Hauts-de-Seine

Durant le débat, les candidats ont été interrogés sur trois grands thèmes et sur leurs projets pour répondre aux problématiques majeurs du département ainsi qu'aux questions des Val-de-Marnais : l'accompagnement social et économique, la problématique des transport et enfin la lutte contre la délinquance.

La sécurité au cœur des débats

La sécurité fait partie du programme de tous les candidats qui dans leur majorité prônent la multiplication des caméras de vidéosurveillance. En fonction de leur appartenance politique, certains insistent sur la nécessité d'un volet prévention.

Gaëtan Dussausaye, délégué départemental du RN dans le Val-de-Marne, propose d'installer davantage de caméras de surveillance. "Si je suis élu à la présidence du département, je m’engage à ce qu'avant la fin de la première année de mon mandat, tous les établissements de collèges publics et privés soient équipés de vidéo protection".

Le maire de Maisons-Alfort, Olivier Capitanio (LR), souhaite que le département s’intègre au "bouclier de sécurité" prônée par la Région. "Nous mettrons en place des brigades de prévention et de sécurisation à l’entrée et à la sortie des collèges pour aider les équipes pédagogiques à gérer les situations de violence, nous entendons aussi développer l’action du département à proximité des moyens de transport", détaille-t-il.

Interrogé à son tour sur ce thème, Christian Favier (PCF), président sortant du département, revient sur son bilan. "80 collège sur 105 sont équipés aujourd’hui en vidéosurveillance" souligne-t-il. "De la même manière pour la sécurité des parcs départementaux, nous avons mis en place des brigades équestre" pour les sécuriser. Le président du département rappelle aussi le volet préventif mis en place dans le Val-de-Marne. "Le département finance les clubs de prévention : les éducateurs de rue travail notamment en liaison avec les établissements scolaires".

Nadine Herrati, la co-responsable EELV veut une société apaisée plutôt que vidéo protégée. "Nous souhaitons promouvoir la médiation et la prévention envers les jeunes mais aussi envers les personnes âgées". Pour lutter contre la violence le parti écologique souhaite aussi faire le pari de la légalisation du cannabis afin de lutter contre les trafics et la violence qui en découle. "Légaliser le cannabis permettrait de faire baisser la pression dans les quartiers", explique-t-elle.

Le même constat est fait par le candidat LREM qui veut travailler sur les deux pôles : sensibilisation et prévention. Pour Jean-Francois Mbaye, "L’équilibre d’un territoire passe par la sauvegarde d’un bien vivre ensemble et cette sauvegarde c’est la sécurité" estime-t-il. Si il gagne les élections, il s’engage à installer plus de vidéo protection dans les collèges mais aussi dans les bâtiments pour lutter contre le trafic de drogue.

L’accompagnement social et la question du développement économique

Pour Christian Favier, le département "est un bouclier social". "Nous sommes le premier département à avoir des crèches départementales et un réseau de PMI (protection maternelle infantile) très dense", détaille-il. Pour que tous les Val-de-Marnais aient accès aux soins, le candidat fait la proposition d'une mutuelle départementale. "Dans le domaine de la santé, nous souhaitons aller plus loin, avec la mise en place d’une mutuelle départementale à 30 € par mois ", explique-t-il.

Olivier Capitano estime que ce bouclier social est un échec. "Le nombre d’allocataire du RSA est parmi le plus élevé de France, et le taux de pauvreté est le plus élevé de Île-de-France", affirme-t-il. Interrogé sur le soutien à l'économie du département, il propose "une aide financière aux entreprises qui sera financé par un fonds de soutien".

Sans surprise, la priorité des écologistes, c'est la transition écologique. "Le seul projet qui présente de l’avenir, c’est le projet de la transition écologique et solidaire qui sera pourvoyeur d’emploi", estime Nadine Herrati.

La place des transports et des mobilités douces

Enfin le dernier volet du débat aborde une thématique qui concerne de nombreux habitants du Val-de-Marne, les transports en commun et les mobilités douces. Tous les candidats en sont d'accord pour financer le développement des pistes cyclables, qui permettrait aux vélos de circuler dans les conditions de sécurité optimale. Le député LREM, souhaite "un vrai plan vélo et la création des parkings à proximité des gares".

Même consensus pour les transports en commun. Le maire de Maisons-Alfort (LR) se félicite de l’arrivée du Grand Paris Express dans le département. "La multiplication des moyens de transport permettra de désenclaver certaines parties du territoire", estime la candidate EELV.

Le PCF joue gros aux élections départementales dans le Val-de-Marne

Candidat à sa réélection dans le canton de Champigny-sur-Marne-1, Christian Favier reconnait que "Le rapport de force est plus compliqué qu'il ne l'était il y a six ans", quand la coalition de gauche qu'il dirigeait avait remporté 28 des 50 sièges en jeu.

Lors du précédent scrutin des départementales en 2015, la gauche avait perdu des cantons mais avait réussi a conservé la présidence du département. En 2021, la gauche menée par Christian Favier, se mobilise pour conserver le dernier département français dirigé par les communistes.

Avec la plateforme "Val-de-Marne en commun", le Parti communiste français (PCF), le Parti socialiste (PS) et La France Insoumise (LFI) ont réussi à se mettre d’accord dans de nombreux cantons, derrière le président PCF sortant, Christian Favier.

Des cantons clés qui pourraient faire basculer l'élection

En 2015, dans le canton d'Orly (Orly, Villeneuve-le-Roi et Ablon-sur-Seine), la gauche unie dès le premier tour des élections départementales, avait gardé ce canton à 76 voix près, à l’issue du second tour. Aujourd'hui, ce canton qui rassemble trois communes (Orly, Villeneuve-le-Roi et Ablon-sur-Seine) fait partie des cantons où tout pourrait se jouer.

Un canton qui pourrait basculer à droite. La ville d'Orly, est gérée par la gauche depuis toujours avec Christine Janodet (Gauche citoyenne) à sa tête, Villeneuve-le-Roi, est un fief communiste qui a basculé à droite en 2001 avec l'élection de Didier Gonzales (LR), et enfin dernière commune du trio, Ablon-sur-Seine est dirigé par un autre LR, Eric Grillon.

La gauche et EELV, la désunion

En revanche, l’union de toute la gauche rêvée par certains n'a pas aboutie et EELV présente des candidats dans la plupart des cantons. Si des accords locaux avec Europe Ecologie - les Verts (EELV) ont abouti dans certains cantons, le parti écologiste a choisi de présenter des candidats dans la quasi-totalité des 25 cantons.
On trouve notamment des binômes EELV face à l'alliance PCF, PS, LFI dans les cantons d’Alfortville (France Bernichi et Raphaël Lévêque), de Fontenay-sous-Bois (Agnès Colonval et Bernard Thoreau) et au Kremlin-Bicêtre (Sophie Guillemain et Kamel Bouffraine).

La droite s'avance plus confiante que jamais dans la foulée des dernières municipales. En 2015, elle a fait tomber quatre bastions communistes : Champigny-sur-Marne, l'une des villes les plus peuplées du "94" et ancien fief de Georges Marchais, Choisy-le-Roi, Valenton et Villeneuve-Saint-Georges. Elle s'était toutefois fait reprendre Villejuif par le PCF après un seul mandat. Mais le département compte aujourd'hui 32 communes à droite ou au centre, contre 15 ayant un maire communiste, socialiste ou écologiste.

Le RN sera présent dans 17 cantons sur 25

Autre canton, qui sera surveillé de près est celui de Choisy-Villeneuve où le Rassemblement National avait raflé la deuxième place en 2015.
Les conseillers sortants, Nathalie Dinner et Didier Guillaume, (Front de Gauche) ne se représentant pas, une liste de gauche unie s'est constituée. Les candidats : Katiana René et Robin Albert (PCF, LFI, PS, pôle écologiste) seront face aux candidats de la droite Kristell Niasme et Tonino Panetta (LR, UDI, Libres !). Amandine Mackako et Riantsoa Robinson, seront les candidats de LREM et le Rassemblement National, a choisi le binône Dominique Vachelot et Antoine Ghaye pour représenter son parti.

Dans ce canton, pour contrer le parti de Marie Le Pen, qui avait raflé 23,30 % des voix en 2015, se hissant ainsi au second tour, EELV a préféré s’effacer et s'associer à la liste de gauche : "De manière responsable, les écologistes ont consciemment choisi de ne pas jouer le jeu de la division sur plusieurs cantons. À Choisy-le-Roi, canton considéré comme étant en danger, EELV n’investit pas de candidats", a expliqué le parti.

A noter, enfin, les chiffres de l’abstention en 2015. Lors des dernières élections départementales, était de 55,56 % au premier tour et de 58,67 % au second tour.

Les participants au débat du 16 juin sur France 3 Paris Île-de-France

Dans le cadre de ces élections départementales, un débat entre les différents chefs de file a été organisé sur France 3 Paris Île-de-France le mercedi 16 juin. 

Christian Favier (PCF), président du conseil départemental du Val-de-Marne 

Olivier Capitanio (LR), maire de Maisons-Alfort

Gaëtan Dussausaye (RN), délégué départemental 

Nadine Herrati (EELV), co-responsable EELV 94

Jean-Francois Mbaye, député LREM du Val-de-Marne

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