Les habitants du Val-de-Marne se sont rendus aux urnes ce dimanche 20 juin pour renouveler le Conseil départemental. Découvrez les résultats électoraux à l’issue du premier tour.
Le PCF va-t-il conserver la présidence du département ? Bastion communiste depuis 1976, le Val-de-Marne est dirigé depuis 2001 par Christian Favier. Le département et ses 1,4 million d'habitants est divisé entre 14 cantons à gauche, contre 11 à droite. Le conseil départemental, situé à Créteil, est composé de 50 conseillers issus de 25 cantons. Les binômes de candidats respectent la parité homme-femme, ainsi que leurs suppléants.
Le résultats du premier tour
Dans le canton d'Alfortville, le tandem socialiste Mohamed Chikouche et Isabelle Santiago arrive en tête avec 40,7% des voix. Ils affronteront les écologistes au second tour, loin derrière la liste socialiste avec 17,4 % des voix.
A Choisy-le Roi et une partie de Villeneuve Saint-Georges, les listes concurrentes se talonnent. Les Républicains qui espéraient conquérir ce canton, arrivent en tête avec 39,5 % des voix. Le tandem LFI/PCF arrive juste derrière avec 38,3 % des suffrages exprimés.
Dans le canton du Plateau Briard, avec 38,6 % des suffrages exprimés, le binôme Karine Bastier, conseillère sortante et Patrick Farcy, UDI devance le duo RN Laurent Jolly et Gorete Varandais crédité de 22,1 % des voix.
A Orly, Didier Gonzales et Marie-Amélie Martin (DVD) obtiennent 39,5 % des voix et devancent le tandem Divers Gauche Daniel Guérin et Christine Janodet. Ces derniers sont crédités de 38,4 % des suffrages. Les résultats sont serrés.
Dans le canton de Fontenay-sous-Bois, avec 35,3 % des voix, les communistes Franck Mora et Sokona Niakhate, conseillère sortante devancent l'Alliance LR/ UDI Gautier Brodeo et Céline Martin qui obtient 27,1 % des suffrages exprimés.
A Champigny 1, le canton de Christian Favier, le président communiste sortant, la droite arrive en tête. Michel Duvaudier LR et Catherine Mussotte Guedj de Libres ! battent le duo PCF/LFI avec 44,9 % des suffrages exprimés. Le tandem du président du département obtient 42,9 % des voix.
A Champigny 2 avec Chennevières, Jean-Pierre Barnaud UDI et Geneviève Carpe de Libres ! sont élus avec 31,3 % des voix. La liste PCF/ EELV obtient 25 % des suffrages exprimés.
A Villejuif, le binôme communiste Pierre Garzon et Flore Munck récoltent 38,7 % des suffrages. Franck Le Bohellec de Libres ! et Christel Esclangon du Modem arrivent en deuxième position avec 35,9 % des suffrages.
L'abstention dans le Val-de-Marne
Le département n'échappe pas à la règle et connait un fort taux d'abstention qui atteint 70 % pour ce premier tour des élections. Soit 20 points de plus qu'en 2015 lors des précédentes départementales.
Taux de participation du 1er tour à 17 heures
Le taux de participation à 17 heures dans le Val-de-Marne est de 23,42 % selon la préfecture. En 2015, le taux de participation était de 37,69 % à 17 heures.
#Elections2021 départementales et régionales :
— Préfet du Val-de-Marne (@Prefet94) June 20, 2021
taux de participation à 17h dans le #ValdeMarne : 23,42% pic.twitter.com/zka7rOu48b
Les enjeux de cette élection
Candidat à sa réélection dans le canton de Champigny-sur-Marne-1, Christian Favier reconnaît que "le rapport de force est plus compliqué qu'il ne l'était il y a six ans", quand la coalition de gauche qu'il dirigeait avait remporté 28 des 50 sièges en jeu.
Lors du précédent scrutin des départementales en 2015, la gauche avait perdu des cantons mais avait réussi à conserver la présidence du département. En 2021, la gauche menée par Christian Favier, se mobilise pour conserver le dernier département français dirigé par les communistes. Avec la plateforme "Val-de-Marne en commun", le Parti communiste français (PCF), le Parti socialiste (PS) et La France Insoumise (LFI) ont réussi à se mettre d’accord dans de nombreux cantons, mais pas tous
En 2015, dans le canton d'Orly (Orly, Villeneuve-le-Roi et Ablon-sur-Seine), la gauche unie dès le premier tour des élections départementales, avait gardé ce canton à 76 voix près, à l’issue du second tour. Aujourd'hui, ce canton qui rassemble trois communes (Orly, Villeneuve-le-Roi et Ablon-sur-Seine) fait partie des cantons qui pourraient basculer à droite. La ville d'Orly, est gérée par la gauche depuis toujours avec Christine Janodet (Gauche citoyenne), alors que Villeneuve-le-Roi, est un fief communiste qui a basculé à droite en 2001 avec l'élection de Didier Gonzales (LR), et enfin dernière commune du trio, Ablon-sur-Seine est dirigé par un autre LR, Eric Grillon.
La gauche et EELV, la désunion
L’union de toute la gauche rêvée par certains n'a pas aboutie et EELV présente des candidats dans la plupart des cantons. On trouve notamment des binômes EELV face à l'alliance PCF, PS, LFI dans les cantons d’Alfortville (France Bernichi et Raphaël Lévêque), de Fontenay-sous-Bois (Agnès Colonval et Bernard Thoreau) et au Kremlin-Bicêtre (Sophie Guillemain et Kamel Bouffraine).
La droite s'avance plus confiante que jamais dans la foulée des dernières municipales. En 2015, elle a fait tomber quatre bastions communistes : Champigny-sur-Marne, l'une des villes les plus peuplées du "94" et ancien fief de Georges Marchais, Choisy-le-Roi, Valenton et Villeneuve-Saint-Georges. Elle s'était toutefois fait reprendre Villejuif par le PCF après un seul mandat. Mais le département compte aujourd'hui 32 communes à droite ou au centre, contre 15 ayant un maire communiste, socialiste ou écologiste.
Le RN présent dans 17 cantons sur 25
Autre canton a surveiller de près est celui de Choisy-Villeneuve où le Rassemblement National avait raflé la deuxième place en 2015. Les conseillers sortants, Nathalie Dinner et Didier Guillaume, (Front de Gauche) ne se représentant pas, une liste de gauche unie s'est constituée. Les candidats : Katiana René et Robin Albert (PCF, LFI, PS, pôle écologiste) sont face aux candidats de la droite Kristell Niasme et Tonino Panetta (LR, UDI, Libres !). Amandine Mackako et Riantsoa Robinson, sont les candidats de LREM et le Rassemblement National, a choisi le binône Dominique Vachelot et Antoine Ghaye pour représenter son parti.
Dans ce canton, pour contrer le parti de Marie Le Pen, qui avait raflé 23,30 % des voix en 2015, se hissant ainsi au second tour, EELV a préféré s’effacer et s'associer à la liste de gauche : "De manière responsable, les écologistes ont consciemment choisi de ne pas jouer le jeu de la division sur plusieurs cantons. À Choisy-le-Roi, canton considéré comme étant en danger, EELV n’investit pas de candidats", a expliqué le parti.
Les projets pour l'avenir du département
Parmi les grands projets du département dans les prochaines années, figure le développement des transports en commun. Inauguré au printemps, la ligne 14 a permis de relier Paris à la ville d'Orly. Toujours dans le domaine des transports, l'arrivée du Grand Paris Express avec la ligne 15 sera un atout majeur pour l'accessibilité du département.
Les projets de rénovation de sites sportifs sont eux aussi l’un des enjeux des prochaines années avec l’horizon des Jeux Olympiques de Paris 2024. Dans le Val-de-Marne, 29 sites ont été retenus comme "centres de préparation aux Jeux". Parmi ces centres on trouve, la maison du handball à Créteil, le parc interdépartemental des sports à Choisy-le-Roi, le centre départemental de tir à l’arc à Chennevières-sur-Marne.
Les temps forts du débat
Mercredi 16 juin, lors du débat sur le plateau de France 3 Paris Île-de-France, cinq candidats ont été interrogés sur trois grands thèmes et sur leurs projets pour répondre aux problématiques majeurs du département ainsi qu'aux questions des Val-de-Marnais : l'accompagnement social et économique, la problématique des transport et enfin la lutte contre la délinquance.
Christian Favier (PCF), président du conseil départemental du Val-de-Marne
Olivier Capitanio (LR), maire de Maisons-Alfort
Gaëtan Dussausaye (RN), délégué départemental
Nadine Herrati (EELV), co-responsable EELV 94
Jean-Francois Mbaye, député LREM du Val-de-Marne
L’accompagnement social et la question du développement économique
Pour Christian Favier, le département "est un bouclier social". "Nous sommes le premier département à avoir des crèches départementales et un réseau de PMI (protection maternelle infantile) très dense", avait-il détaillé. Pour que tous les Val-de-Marnais aient accès aux soins, le candidat fait la proposition d'une mutuelle départementale. "Dans le domaine de la santé, nous souhaitons aller plus loin, avec la mise en place d’une mutuelle départementale à 30 € par mois ", avait-il expliqué.
Olivier Capitanio a estimé que ce bouclier social est un échec : "Le nombre d’allocataire du RSA est parmi le plus élevé de France, et le taux de pauvreté est le plus élevé de Île-de-France". Interrogé sur le soutien à l'économie du département, il propose "une aide financière aux entreprises qui sera financé par un fonds de soutien".
Sans surprise, la priorité d'EELV, c'est la transition écologique. "Le seul projet qui présente de l’avenir, c’est le projet de la transition écologique et solidaire qui sera pourvoyeur d’emploi", estime Nadine Herrati.
La sécurité au cœur des débats
La sécurité fait partie du programme de tous les candidats qui dans leur majorité prônent la multiplication des caméras de vidéosurveillance. En fonction de leur appartenance politique, certains insistent sur la nécessité d'un volet prévention.
Gaëtan Dussausaye, délégué départemental du RN dans le Val-de-Marne, propose d'installer davantage de caméras de surveillance. "Si je suis élu à la présidence du département, je m’engage à ce qu'avant la fin de la première année de mon mandat, tous les établissements de collèges publics et privés soient équipés de vidéo protection".
Le maire de Maisons-Alfort, Olivier Capitanio (LR), souhaite que le département s’intègre au "bouclier de sécurité" prônée par la Région. "Nous mettrons en place des brigades de prévention et de sécurisation à l’entrée et à la sortie des collèges pour aider les équipes pédagogiques à gérer les situations de violence, nous entendons aussi développer l’action du département à proximité des moyens de transport", détaille-t-il.
Interrogé à son tour sur ce thème, Christian Favier (PCF), président sortant du département, revient sur son bilan. "80 collège sur 105 sont équipés aujourd’hui en vidéosurveillance" souligne-t-il. "De la même manière pour la sécurité des parcs départementaux, nous avons mis en place des brigades équestre" pour les sécuriser. Le président du département rappelle aussi le volet préventif mis en place dans le Val-de-Marne. "Le département finance les clubs de prévention : les éducateurs de rue travail notamment en liaison avec les établissements scolaires".
Nadine Herrati, la co-responsable EELV veut une société apaisée plutôt que vidéo protégée. "Nous souhaitons promouvoir la médiation et la prévention envers les jeunes mais aussi envers les personnes âgées". Pour lutter contre la violence le parti écologique souhaite aussi faire le pari de la légalisation du cannabis afin de lutter contre les trafics et la violence qui en découle. "Légaliser le cannabis permettrait de faire baisser la pression dans les quartiers", explique-t-elle.
Le même constat est fait par le candidat LREM qui veut travailler sur les deux pôles : sensibilisation et prévention. Pour Jean-Francois Mbaye, "L’équilibre d’un territoire passe par la sauvegarde d’un bien vivre ensemble et cette sauvegarde c’est la sécurité" estime-t-il. Si il gagne les élections, il s’engage à installer plus de vidéo protection dans les collèges mais aussi dans les bâtiments pour lutter contre le trafic de drogue.
La place des transports et des mobilités douces
Enfin le dernier volet du débat aborde une thématique qui concerne de nombreux habitants du Val-de-Marne, les transports en commun et les mobilités douces. Tous les candidats en sont d'accord pour financer le développement des pistes cyclables, qui permettrait aux vélos de circuler dans les conditions de sécurité optimale. Le député LREM, souhaite "un vrai plan vélo et la création des parkings à proximité des gares".
Même consensus pour les transports en commun. Le maire de Maisons-Alfort (LR) se félicite de l’arrivée du Grand Paris Express dans le département. "La multiplication des moyens de transport permettra de désenclaver certaines parties du territoire", estime la candidate EELV.