Le Syndicat des eaux d'Île-de-France (Sedif), le plus important marché de l'eau d'Europe, va révéler son lauréat le 25 janvier, au terme d'une procédure d'appel d'offres mouvementée.
"Le comité syndical du Sedif se réunira le jeudi 25 janvier pour le choix de l'attributaire du contrat de concession" entre les deux entreprises candidates, Suez et Veolia, qui briguent un marché de 4,3 milliards d'euros sur douze ans (133 communes hors Paris), a indiqué le Sedif à l'AFP.
L'appel d'offres s'était trouvé bouleversé au printemps par un bug informatique, qui avait fait atterrir chez Veolia des documents confidentiels destinés au concurrent Suez.
La procédure avait été gelée plusieurs mois après la survenue de cet incident sur la plateforme informatique du Sedif.
Après six mois d'incertitude, le Sedif avait in fine décidé en octobre de poursuivre l'instruction sur la base des offres reçues avant l'incident, invoquant une décision du Conseil d'État de 2017 liée au marché des transports publics de Lille.
Suez débouté par la justice
Cette décision de poursuivre l'instruction avait été contestée en justice par Suez, finalement débouté fin novembre par le tribunal administratif de Paris, lequel avait estimé que la décision du Sedif de reprendre la procédure d'appel d'offres sans exclure le candidat Veolia n'était "pas entachée d'erreur d'appréciation".
Le 25 janvier, le comité se réunira, comme à son habitude, dans l'usine de production d'eau potable de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), lors d'une séance dont l'ordre du jour se résumera à un seul point : "choix de l'attributaire du contrat de concession relatif à la gestion du service public de l'eau potable en Île-de-France", a indiqué le Sedif.
Après présentation d'un rapport d'analyse des offres, le président du Sedif André Santini fera part de son choix à l'assemblée délibérante, qui procédera ensuite au vote à l'issue d'une séance de questions-réponses, a-t-on indiqué au Syndicat.
Veolia détient ce marché depuis un siècle.
Le Sedif porte notamment un projet de transformation de trois de ses usines de traitement, promettant une eau "sans chlore" et "sans calcaire", un projet à quelque 870 millions d'euros controversé sur le plan environnemental, énergétique et financier.