Le Val-de-Marne souhaite classer 16% de son territoire pour protéger ses derniers espaces naturels et agricoles

Le département a entrepris de classer 4 000 hectares de forêts et terres agricoles pour les protéger de l'urbanisation. Des élus craignent qu'une prison soit construite en plein milieu de cet espace protégé.

A la fin de l'année, 16% du territoire du Val-de-Marne pourrait devenir presque inconstructible. Le Conseil départemental souhaite classer 4000 hectares d'espaces naturels et de terres agricoles.

"En petite couronne parisienne, c'est le seul département à avoir un tel espace consacré à l'agriculture. De plus, on a un massif forestier, le massif de l'Arc boisé, qui constitue l'un des deux poumons de la région parisienne", argue Patrick Farcy, conseiller départemental (sans étiquette) en charge de l'agriculture et des espaces forestiers et membre de la majorité (LR) départementale.

Ce sont ainsi 3 000 hectares du massif forestier (qui comprend les forêts de Notre-Dame, de Grosbois et de la Grange) et 1 000 hectares de terres agricoles (grandes cultures, maraîchage et horticulture) qui sont concernés par un Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels (PPAEN).

16 communes concernées

La première partie de cette procédure, l'enquête publique, est terminée depuis fin mai. Les 16 communes se sont portées volontaires (Boissy-Saint-Léger, Bonneuil-sur-Marne, Limeil-Brévannes ou encore Valenton et Villeneuve-Saint-Georges) pour inscrire des parties de leur territoire dans ce périmètre.

"C'est une très bonne chose, il faut cesser de céder aux sirènes de la spéculation immobilière avec tous les dommages collatéraux que l'on connaît sur l'environnement et sur la congestion des transports. C'est vraiment un bon exemple", se réjouit Christine Nedelec, présidente de la FNE Val-de-Marne.

Selon Patrick Farcy qui est aussi maire de Villecresnes : "Personne ne pourra plus construire sur ces terres, elles seront pérennisées. Quand on dit 'personne', je mettrais quelques guillemets. L'État peut toujours intervenir. Il ne se prive d'ailleurs pas de le faire, puisque dans ce périmètre de protection, il y a des espaces qui sont normalement destinés à la construction de la prison de Noiseau. Les élus des communes et des territoires s'y opposent."

Des élus vent debout contre une prison

Ce projet, porté par l'État, date de 2018 et prévoit la construction d'un établissement doté de 800 places d'ici à 2027.

"L'endroit où il est prévu est une zone humide, ça a été inondé tout l'hiver. Elle se trouve au-dessus de la nappe de Champigny qui abreuve en eau potable une partie de la population francilienne", indique M. Farcy en pointant les risques de débordement des rivières environnantes et l'atteinte à la biodiversité.

De son côté, Christine Nedelec, présidente de la FNE Val-de-Marne, espère que ce projet sera pris en exemple pour d'autres terres menacées d'urbanisation, comme le projet du Triangle de Gonesse.

"En Île-de-France, on a probablement atteint le seuil de construction. On voit bien qu'on est obligé de dépenser des sommes énormes pour essayer de décongestionner les transports en commun. Mais on n'y arrive pas et de toute façon, on n'a pas l'argent", conclu-t-elle.

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