L’auteur présumé du meurtre d'une adolescente de 17 ans à Ivry (Val-de-Marne) a été interpelé vendredi soir à Massy (Essonne) par des fonctionnaires de la brigade anticriminalité (BAC). Il est âgé de 14 ans.
Elle s’appelait Marjorie. Elle avait 17 ans, et allait sur ses 18 ans en juillet. Elle était en Terminale, sur le point de passer son bac. Sa vie s’est arrêtée vendredi en fin d’après-midi, après avoir reçu plusieurs coups de couteau dans la poitrine et l’abdomen. La tragédie s’est produite dans le quartier sensible de Hoche, au sein de la cité Pierre-et-Marie-Curie d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
L’auteur présumé des coups de couteau été interpelé dans la soirée, au domicile de sa mère à Massy (Essonne) par des fonctionnaires de la brigade anticriminalité (BAC), du SDPJ 94 (service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne) en charge de l’enquête, aidés par des policiers de l’Essonne. Il est âgé de 14 ans.
A l’origine du drame, des tensions nées sur les réseaux sociaux. "Ils avaient prévu d’aller agresser ma fille, la dernière, à son école lundi", nous explique Odile, la mère de Marjorie, âgée de 55 ans et aide-soignante à l’AP-HP. Après avoir échangé sur Snapchat, la jeune victime, son jumeau et le mis en cause s'étaient donnés rendez-vous à l’endroit où les faits se sont produits, pour avoir une explication. Une bagarre aurait ensuite éclaté et l’adolescent de 14 ans serait remonté chez lui récupérer un couteau, avant de revenir et de commettre l'irréparable. Marjorie ne se relèvera pas.
"Elle est venue avec la parole, pas armée"
"Après avoir tué ma fille, il s’est enfuit. Il savait ce qu’il avait fait. Peu importe son âge, il était conscient de ce qu’il faisait à ce moment-là. Je suis soulagé qu’on ait pu l’arrêter. Mais je ne serai pas soulagée tant que Justice ne sera pas rendue à ma fille", nous confie Odile. "Je resterai avec cette douleur à vie (…) plus jamais ma fille ne franchira cette porte", dit-elle, en pointant du doigt ladite porte. "Lui [l’agresseur], il sera encore en vie. Ses parents l’auront encore à leurs côtés. Moi j’aurai perdu ma fille. Elle ne sera plus jamais à mes côtés. Il lui a ôté la vie parce qu’elle a voulu défendre sa petite sœur".
"Les jeunes, aujourd’hui, n’ont plus de limites. Les parents ont baissé les bras. La Justice a donné plein pouvoir aux jeunes", regrette Odile. "Marjorie n’aurait pas dû mourir. Elle est venue avec la parole, pas armée". "Elle est venue lui parler, il lui a donné un coup de poing, elle s’est défendue", poursuit de son côté Cynthia, la sœur de Marjorie. "Je veux qu’on arrête d’assassiner les enfants pour un oui ou pour un non", insiste Odile.
Dans un communiqué, la mairie d’Ivry-sur-Seine "appelle à l’apaisement" et "à soutenir la famille endeuillée". Une information judiciaire pour homicide sera ouverte ce dimanche.