Philippe El Shennawy, l'un des plus anciens détenus de France, obtient une libération conditionnelle

Après 38 ans passés en prison, Philippe El Shennawy, condamné pour plusieurs braquages et évasions, va bénéficier d'une libération conditionnelle à partir du vendredi 24 janvier 2014.

Après 38 ans passés derrière les barreaux, Philippe El Shennawy, l'un des plus anciens détenus de France, condamné pour plusieurs braquages et évasions, va bénéficier d'une libération conditionnelle dès vendredi 24 janvier 2014. "Il est très, très heureux", a déclaré mercredi son avocate Maud Marian à la presse juste après avoir reçu la décision favorable du tribunal d'application des peines de Créteil (Val-de-Marne). "C'est un grand soulagement", a-t-elle ajouté, tout sourire.
Lorsqu'il quittera la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), Philippe El Shennawy, dont la peine courait jusqu'en 2032, devra porter un bracelet
électronique pendant deux ans. Cette surveillance électronique "ne va pas être très facile à vivre psychologiquement", selon son avocate. "Il le dit, c'est une liberté au rabais, mais c'est toujours mieux que la prison."

Fin mars 2013, Philippe El Shennawy avait bénéficié d'une grâce présidentielle partielle, François Hollande annulant sa période de sûreté de trois ans. C'est cette décision du chef de l'Etat qui a ouvert la voie à une libération conditionnelle du détenu.
Lors de son recours en grâce, des intellectuels, dont le sociologue Alain Touraine ou l'écrivaine Yasmina Reza, avaient solennellement demandé au président de libérer El Shennawy, estimant que  54 ans de prison au total, et que d’aussi lourdes sanctions n’avaient aucun sens.

La semaine dernière, pour la première fois en 38 ans, le parquet s'était prononcé en faveur d'une libération, laissant espérer à ses avocats "une bonne décision".
Depuis 1975, M. El Shennawy, surnommé "le détenu perpétuel" par les directeurs de prison, a connu un parcours carcéral hors norme, vingt ans à l'isolement, 42 transfèrements, une grève de la faim, une tentative de suicide...Le condamné a passé avec succès son bac, a décroché une maîtrise d’histoire sur le haut Moyen Âge. 

Il a été condamné à la perpétuité en 1977 pour le braquage d'une banque à Paris, avec prise d'otages, une attaque à laquelle il a toujours nié avoir participé. Libéré sous condition en 1990, il a été réincarcéré après quelques mois seulement pour violation d'une interdiction de séjour à Paris, où il s'était rendu pour voir son fils. Il s'est évadé à deux reprises, lors d'une permission en 1997, puis d'un séjour en unité pour malades difficiles en 2004, avant d'être repris à chaque fois après quelques mois de cavale, durant lesquels il a commis plusieurs vols à main armée.

Philippe El Shennawy n'a jamais été un prisonnier comme les autres. "C'est quelqu'un qui a toujours vécu, même en prison". Il n'a pas préparé sa sortie, il va continuer à vivre, simplement ce sera la vraie vie", explique son avocate Maud Marian.

Dès le vendredi 24 janvier, il va pouvoir retrouver Martine, sa femme, qui a toujours été à ses côtés depuis son incarcération, et leur fils Christophe, un "bébé-parloir" conçu lors d'une visite en prison. 

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