Plus de 150 migrants évacués d'une maison de retraite abandonnée à Thiais

Plus de 150 migrants, majoritairement originaires d'Afrique subsaharienne, ont été évacués mardi matin de la maison de retraite à l'abandon qu'ils occupaient depuis octobre 2021 à Thiais (Val-de-Marne).

Dès 7h30 du matin, plusieurs cars étaient présents sur les lieux pour évacuer les occupants qui attendaient sur les trottoirs, chargés d'affaires empaquetées à la va-vite dans des valises et des sacs-poubelles. "48 personnes ont été orientées vers des solutions d'hébergement dans le Maine-et Loire-et le Doubs, 26 ont été prises en charge par la ville de Paris et 36 par les services de l'Etat en Ile-de-France", a indiqué la préfecture du Val-de-Marne dans un communiqué.

Les autres occupants ont refusé les solutions de mise à l'abri proposées, a précisé la préfecture. "Nous sommes stressés", a confié à l'AFP Vassihoui Diomandé, 28 ans, délégué des occupants du squat originaire de Côte-d'Ivoire.

Aucune interpellation n'a eu lieu et la majorité des résidents sont montés dans le calme dans les cars. Depuis leur installation, les occupants du squat, situé dans un bâtiment appartenant au Centre d'action sociale de la ville de Paris (CASVP), ont été accompagnés par plusieurs associations et organismes dont Médecins du Monde, United Migrants et Barreau de Paris Solidarité, qui y a tenu des permanences d'accès au droit.

Quid des occupants ?

"Cette expulsion précarise des gens qui sont déjà vulnérables", a dénoncé sous couvert d'anonymat Aurélia, membre de Barreau de Paris Solidarité, qui dit craindre que certains occupants ne se retrouvent à la rue. Selon elle, une trentaine de personnes ne sont pas montées dans les cars. "Ce qui me déçoit, c'est que la mairie avait parlé de solutions pérennes pour les familles avec enfants mais qu'elle ne respecte pas ses engagements", a renchéri la députée (LFI) du Val-de-Marne, Rachel Keke, présente lors de l'évacuation.

En janvier 2022, le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) avait ordonné l'expulsion "sans délai" des habitants du squat, estimant que le "bâtiment était dangereux notamment au regard des difficultés d'évacuation en cas de sinistre". Une demande de réexamen de cette décision par les occupants, représentés par Me Matteo Bonaglia, a été rejetée jeudi dernier.

La police est par ailleurs intervenue à deux reprises dans le squat début juillet "en raison des tensions entre les occupants", a indiqué la préfecture. Concernant le futur du bâtiment évacué, le directeur général des services de la mairie de Thiais, Richard Bozon, a expliqué que "plusieurs pistes sont à l'étude mais rien n'a été acté".

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