Près de 200 personnes ont manifesté jeudi matin devant le site de Sanofi à Gentilly (Val-de-Marne), où se tenait un comité de groupe en présence
du président de Sanofi France. Les salariés dénoncent des plans de restructuration à répétition.
Des croix avec des noms de salariés licenciés, des banderoles sur lesquelles on peut lire "Innovons : licencions les patrons!". Ils étaient ce jeudi matin 200 à faire entendre leur voix sous les fenêtres du site de Sanofi groupe pharmaceutique alors que se tenait un comité de groupe.
"Nous dénonçons la stratégie économique et sociale du groupe. 4.000 emplois ont déjà disparu entre 2008 et 2013 et 2.000 autres vont encore disparaître", a déclaré Thierry Bodin de la CGT.
Et le ras-le-bol semble général. Selon une intersyndicale FO-CFDT-CGT, le mouvement de grève touche 26 sites en France avec un taux de grévistes moyen de 50% et des pointes à 80-90%, comme à Lisieux (Calvados). "C'est un mouvement très fort, partout", se sont réjouis de concert les représentants des syndicats.
Pourtant les chiffres de la direction sont bien différents,selon un porte-parole de la direction, le taux de grévistes a été d'environ 7%, avec "2.000 débrayages ponctuels pour 28.000 collaborateurs en France".
"Tout est dirigé vers les dividendes"
Les syndicats et les salariés dénoncent la politique de l'entreprise tournée uniquement svers les dividendes.
Conséquences des plans de restructurations à répétition qui ne sont pas sans créer de "la pression" et de "la souffrance au travail".
"La direction s'apprête à annoncer en catimini un doublement des dividendes sur l'autel des salariés et des sites", a indiqué à l'AFP Patrick Rojo de la CGT. "Il va y avoir des restructurations, mais on ne sait pas sous quelle forme. Tous les services et toutes les fonctions sont concernés", a dit M. Rojo, dénonçant lui aussi des conditions de travail qui "se dégradent".
L'absence d'augmentation salariale collective est aujourd'hui selon M. Bodin, "la goutte d'eau de trop", alors que la direction prévoit "de reverser 6,4 milliards
d'euros de dividendes aux actionnaires en 2018".