Le préavis de grève déposé par l'Unsa-Icna vise à réclamer des recrutements supplémentaires. Le SNCTA, syndicat majoritaire chez les contrôleurs aériens, "se désolidarise" de l'action.
L'Unsa-Icna, un syndicat de contrôleurs aériens, a annoncé avoir déposé un nouveau préavis de grève pour les journées du 11, 12 et 13 juin à l'aéroport d'Orly. "Orly est clairement relégué au second plan par la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) par rapport à l'autre aéroport parisien, malgré un enjeu stratégique similaire", a dénoncé auprès de l'AFP une source au sein de ce syndicat, préférant conserver l'anonymat.
Le syndicat, deuxième en termes de représentativité chez les contrôleurs aériens (17% des voix aux dernières élections professionnelles) mais loin derrière le SNCTA (60%), dénonce la signature d'un accord entre la DGAC et le SNCTA fin avril prévoyant des mesures, notamment salariales, pour accompagner la refonte prévue du contrôle aérien en France.
L'accord avait été rejeté par les syndicats minoritaires Unsa-Icna et l'Usac-CGT (16%). Pour l'Unsa-Icna, il "acte une forte dégradation des conditions de travail des contrôleurs aériens" et ne vient pas régler les problèmes d'effectifs.
Le syndicat majoritaire dénonce une "instrumentalisation politique"
"Depuis plusieurs semaines, des mouvements de grève sont initiés par des organisations syndicales minoritaires chez les contrôleurs aériens, entraînant des perturbations, en particulier sur l'aéroport d'Orly", a dénoncé de son côté le SNCTA dans un communiqué.
Le syndicat majoritaire "se désolidarise" de ces préavis et dénonce une forme de "désinformation et d'instrumentalisation politique" qui constitue "un déni de démocratie sociale suite à l'accord majoritaire signé", est-il écrit dans le communiqué."Le SNCTA n'appelle aucun contrôleur aérien à la grève et condamne toute volonté d'assimiler l'ensemble de la profession à l'action isolée de quelques-uns", souligne l'organisation syndicale.
L'unsa-Icna a déjà appelé à la grève le week-end du 25 et 26 mai avec pour conséquence l'annulation de 70% des vols à Paris-Orly, deuxième aéroport français après Paris-Charles de Gaulle. Le 25 avril, en pleines vacances scolaires, le trafic aérien avait été fortement perturbé partout en France et par ricochet en Europe, à cause d'un premier mouvement social, provoquant l'annulation de milliers de vols.