A cinq jours du début du déconfinement nous avons fait un point d'étape sur la crise sanitaire avec le sociologue Michel Wieviorka. Que restera-t-il de ces deux mois d'isolement? Y aura-t-il un avant et un après Covid-19? Nous l'avons interrogé sur la manière dont notre Histoire a changé.
Il y a un mois il signait une tribune intitulée "Les jours heureux sont pour demain". Une réflexion, dans laquelle Michel Wieviorka s'interrogeait déjà sur l'après pandémie. A moins d'une semaine du début du déconfinement, le sociologue réintère, dans une interview accordée à France 3 Île-de-France, la nécessité de comprendre vers où on va.
Sur le chemin vers l'après coronavirus, des libertés auront probablement été sacrifiées au nom de "la guerre" contre le virus, comme en 2015 elles avaient été perdues au nom de la lutte contre le terrorisme, déplore le sociologue. "On doit accepter des mesures provisoires en exigeant des garanties, mais ça ne suffira peut-être pas", s'inquiète t-il.
Pour le Président de la Fondation de la Maison des Sciences de l'Homme à Paris, cette période, qui a "exacerbé les inégalités", a aussi modifié "notre rapport à la consommation, à l'industrie, à la pollution, à l'écologie". Face à l'angoisse d'un avenir "devenu imprévisible" Michel Wieviorka invite à faire confiance à "la raison, à la science, aux gens qui ont des compétences, du savoir-faire".