On doit à Georges Feterman, président de l'association A.R.B.R.E.S., la création du label "Arbres remarquables de France". À l'occasion de la soirée événement Aux Arbres Citoyens ! ce mardi sur France 2, il revient pour nous sur leur portée historique et culturelle en Île-de-France.
Pour Georges Feterman (Assoc. A.R.B.R.E.S), inlassable défenseur des arbres, les arbres remarquables représentent davantage “un patrimoine culturel” qu’un simple patrimoine forestier. ”Les arbres remarquables peuvent être forestiers, mais aussi urbains. En centre-ville, ils ont une forte dimension culturelle. C’est vraiment une décision humaine qu’ils soient encore là.”
L’Île-de-France compte 132 arbres remarquables, parmi eux le Cèdre du Liban de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis. Un véritable emblème “incontournable" pour les Livryens. Au Liban, cette espèce d'arbres conifères est sacrée. Mentionné dans les trois grandes religions monothéistes, l’arbre est devenu le symbole de son pays d’origine et l’emblème de son drapeau, notamment pour sa résistance exceptionnelle.
Incontournable, car planté il y a 250 ans, le conifère a obligé le schéma routier à s'adapter à sa taille considérable. Plutôt que de le couper, la route nationale 3 le contourne où des dizaines de milliers d'automobilistes passent sous ses branches. Yvan Hallouin et l'émission Paname y avaient d'ailleurs fait escale en 2017.
“L’arbre est conservé au même endroit. Il garde sa place de manière étrange sur le chemin des hommes. L’arbre n’est pas forestier, il est au milieu d’une grande ville de banlieue. C’est vraiment devenu un paradoxe, mais il est conservé” souligne M. Feterman qui participe à un inventaire national de ces arbres à travers le label Arbres remarquables de France.
Un arbre est considéré comme remarquable lorsqu’il remplit plusieurs critères : s’il bat un record de dimensions (hauteur, circonférence), d’âge, s’il possède un aspect singulier (tortueux, enlacé, couleur, etc.) ou encore s’il présente un intérêt historique particulier.
"Je mets toujours le critère du coup de cœur comme un critère important, aussi important que l'âge et les dimensions."
Georges Feterman
C'est le cas à Paris du robinier du square René-Viviani, près de l’île de la Cité. Il a été planté en 1601, ce qui fait de lui le plus vieil arbre de la capitale. Du haut de ses 10 mètres et de ses 419 ans, il représente l’Île-de-France pour le concours de l’Arbre de l’année.
Urbanisation, maladie, coupe du bois pour le chauffage ou la construction... Ces arbres résistent encore et toujours à l'épreuve du temps.
“S’il y avait besoin de bois, on coupait les arbres sans trop se poser de question. Ceux qui sont restés, c’est vraiment un gratin respecté par les hommes. Peut-être que l’Île-de-France particulièrement, car elle est au cœur de l’histoire de France”, renchérit celui qui prend encore “un grand plaisir” à rendre visite à certains d’entre eux, dont son coup de cœur, le cèdre pleureur de l'arboretum de la Vallée-aux-Loups.
Situé sur la commune de Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine, ce cèdre bleu pleureur de l’Atlas est l’un des plus grands du monde avec ses 700 mètres carrés de ramure et ses 14 mètres de long. Il a été lauréat du concours de l’Arbre de l’année en 2015. Si aujourd'hui, la dimension patrimoniale des arbres remarquables semble acquise, Georges Feterman milite pour un texte de loi qui confirmerait une protection de ces arbres en France.