Un ancien professeur, reconnu coupable de harcèlement et d'emprise sur six de ses anciennes élèves toutes âgées de moins de 15 ans au moment des faits, a été condamné jeudi à 2 ans de prison dont 18 mois avec sursis par le tribunal correctionnel de Versailles.
Le tribunal a été plus sévère que les réquisitions en prononçant une peine de prison ferme, puisque la procureure avait demandé 20 mois de prison avec sursis. La juge n'a cependant pas émis de mandat de dépôt. En poste dans un collège d'Andrésy (Yvelines), ce professeur de technologie de 30 ans nouait des relations avec des jeunes filles fragiles psychologiquement, au prétexte qu'il souhaitait les aider.
Il menaçait les jeunes filles de se suicider
A chaque fois, il commençait par les épauler avant d'inverser la situation en cherchant lui-même du soutien et en menaçant de se suicider si les jeunes filles ne répondaient pas à ses nombreux messages sur les réseaux sociaux. Avec l'une d'entre elles, il ira même jusqu'à échanger des messages à caractère sexuel, assurant être prêt à attendre jusqu'à sa majorité pour nouer une relation amoureuse avec elle. La jeune fille était âgée de 12 ans au moment des faits. "Les limites ne sont absolument pas intégrées" chez le prévenu, avait souligné la procureure.
"Mon enfant est toujours fort perturbée par cette affaire", avait assuré l'une des mères à l'audience. "Elle avait 13 ans au moment des faits et on ne sait pas encore combien de temps elle va subir". A l'issue du délibéré, le père d'une des victimes s'est dit soulagé de voir "cette personne retirée de l'Education nationale".
L'homme à l'interdiction d'exercer toute profession en contact avec les mineurs
Lors de son procès, le prévenu s'était justifié en prétextant avoir voulu aider ces adolescentes en détresse, avec l'accord des parents à chaque fois. Les avocats des parties civiles s'étaient de leur côté évertués à décrire "l'emprise" exercée par ce professeur sur ses élèves. "Un sentiment de culpabilité va être instillé dans l'esprit des jeunes filles, c'est le gourou qui a tous les pouvoirs sur ses sujets", avait insisté Philippe Raoult, l'avocat de deux des victimes.
Décrit comme "fragile psychologiquement" par le principal adjoint du collège, souffrant d'un "trouble de la personnalité paranoïaque", d'après un expert, le jeune homme a en outre été condamné à verser entre 1.000 et 2.500 euros de dommages et intérêt à chacune des six victimes. Il lui est désormais interdit d'exercer toute profession en contact avec les mineurs.