Alors qu’une maison d’arrêt doit voir le jour à Magnanville, le projet suscite l’opposition de certains habitants de cette commune des Yvelines. Plusieurs dizaines d’entre eux se sont rassemblés ce dimanche pour protester.
"Unissons nos forces pour stopper le projet du centre pénitentiaire", peut-on lire sur une grande banderole. Ce dimanche à Magnanville (Yvelines), des habitants se sont rassemblés devant le lycée Léopold Sédar Senghor, à deux pas du site sélectionné pour la construction de la prison. D’une capacité de 700 détenus, la maison d’arrêt doit voir le jour en 2027 dans cette commune de 6000 administrés. "Moi, je suis assistante sociale scolaire. Pour les élèves, avoir la vue sur la prison, c’est juste inadmissible", dénonce Emmanuelle, présente au rassemblement.
Corridors, grillages, murs pouvant atteindre une quinzaine de mètres… Le centre pénitentiaire suscite aussi l’opposition des riverains : certains se retrouveraient à quelques centaines de mètres de la prison. C’est le cas de Pierre Charles, qui s’est installé à Magnanville il y a deux ans pour le calme et la verdure. "Les gens qui viennent d’emménager à 100 mètres de là, à mon avis ça ne leur a pas beaucoup plus quand ils ont appris la nouvelle", raconte-t-il.
"On est venu ici parce qu’il y a plein d’écoles, des zones vertes et c’est calme. Et finalement on se retrouve avec une prison à côté", déplore par ailleurs une autre habitante, Roxana Pons. Elle vient à peine de s’installer dans la commune, avec mari et enfants.
"Assurer l'effectivité des peines, cela suppose davantage de places de prison"
L’annonce du projet par le gouvernement remonte à octobre 2021. La prison de Magnanville s’inscrit dans le contexte du "Plan 15 000 places" : un programme immobilier pénitentiaire important lancé par l’Etat contre la surpopulation carcérale. "Assurer l'effectivité des peines, cela suppose davantage de places de prison", justifiait ainsi le Premier ministre Jean Castex en avril 2021.
Contre la prison, une pétition publiée en ligne rassemble à ce jour plus de 3000 signatures. "Nous refusons catégoriquement que ce centre pénitentiaire s'ouvre sur notre commune!", déclare le texte, qui demande "la suppression immédiate de ce projet lamentable".
Patrick Magny, de l’association "Tous mobilisés contre la prison", appelle à imaginer des alternatives "à l’extérieur des villages, avec des choses qui ne polluent pas l’environnement". "L’aspect environnemental est extrêmement important", souligne-t-il. L’Etat examine à ce stade deux autres scénarios.