Le préfet des Yvelines a déclaré l'état de catastrophe naturelle dans 75 communes du département suite aux inondations des 9 et 10 octobre. Entre espérances et inquiétudes, les habitants et les élus en attendent beaucoup.
"L'intérieur de ma maison a été inondé ainsi que mon jardin et mon toit." A Saint-Rémy les Chevreuse dans les Yvelines, Ludovic accuse le coup. Début octobre, sa maison a subi de plein fouet les inondations. Ce mercredi, il a appris que sa commune était classée en état de catastrophe naturelle.
Pour l'instant, cet Yvelinois ne sait pas vraiment à quoi s'attendre. "Nous n'avons pas eu d'informations sur ce que cela impliquait. Je suis bricoleur alors, je répare tout moi-même. J'ai fait une demande de prise en charge par l'assurance. On verra ce que cela donne."
Ce mercredi, le préfet des Yvelines a placé 75 communes du département en état de catastrophe naturelle suite aux inondations des 9 et 10 octobre dernier.
#TempêteKirk | 📢 75 communes vont être reconnues en état de catastrophe naturelle pour les événements des 9 et 10 octobre 2024. L'arrêté devrait être publié au Journal Officiel en début de semaine prochaine ⤵ pic.twitter.com/NOnvhyaCui
— Préfet des Yvelines 🇫🇷 (@Prefet78) October 23, 2024
La Maison Triolet-Aragon fait un appel aux dons
Située à Saint-Arnoult en Yvelines, la maison du poète Louis Aragon et de l'écrivaine Elsa Triolet a subi de lourds dommages. "Nous avons été touchés pendant deux nuits de suite. Il y a eu près d'un mètre d'eau dans certaines salles", détaille Caroline Bruant, directrice déléguée de la maison qui attire chaque année 20 000 visiteurs.
Elle devrait rester fermée jusqu'en février 2025. "Il y aura beaucoup de travaux de peinture et de remise en état de certaines archives. Tout le rez-de-chaussée a été touché. Les bureaux de notre association s'y trouvent, mais également des pièces du musée où on compte près de 35 000 livres", commentent la directrice déléguée.
Elle espère que le passage en catastrophe naturelle "permettra de faciliter le dialogue avec les assurances."
En attendant, la Maison Triolet Aragon a fait un appel à la générosité privée. Selon elle, "l'appel aux dons est une façon d'aller plus loin que ce que peuvent offrir les assurances, car nous savons qu'on aura besoin de beaucoup de soutien dans les prochains mois."
Les élus yvelinois rassurés par l'état de catastrophe naturelle
Dans la commune d'Epône, le maire LR Ivica Jovic estime que deux familles se retrouvent avec des maisons inhabitables pour l'instant. "Au total 20 riverains ont été impactés, on estime le montant du sinistre à plusieurs milliers d'euros." Pour lui, l'état de catastrophe naturelle permettra aux familles impactées "de retrouver le plus vite possible une vie normale".
L'une d'elles a dû jeter 80 % de ses meubles selon l'édile. "Certains de nos habitants ont été transférés dans un centre d'hébergement d'urgence. Il faut que les choses aillent vite avec l'assurance. L'état de catastrophe naturelle permet cela."
À Trappes, Ali Rabeh le maire Génération.s salue lui aussi cette mesure. "Des habitants ont vu leur cave inondée pendant que d'autres avaient de l'eau à l'intérieur de la maison", raconte l'édile socialiste. En tout, il estime le préjudice de sa ville à plusieurs centaines de milliers d'euros. "Au-delà des habitations, certains de nos gymnases municipaux ont également été impactés", estime-t-il.
Cependant, l'état de catastrophe naturelle à Trappes n'a pu être déclaré qu'au niveau des habitations et pas pour les infrastructures municipales. "Nous n'avons pas d'assurance dommages aux biens depuis les émeutes de 2023", regrette le maire.
Marie-Helene Aubert, maire Sans Etiquette de Jouy-en-Josas, salue, elle aussi, le passage à l'état de catastrophe naturelle. "Cela permettra aux gens qui bénéficient d'une assurance multirisque habitation d'être indemnisés plus vite que d'habitude. Un premier versement leur sera fait d'ici à deux mois", explique-t-elle.
Elle indique que sa commune a été touchée par des "ruissellements dans les caves", mais nuance en expliquant que sa commune a pu "éviter le pire grâce à la renaturalisation de la Bièvre", le cours d'eau qui coule localement.
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Une autre commission exceptionnelle pour les inondations de 17 et 18 octobre
Dans son communiqué, le préfet précise que les habitants sinistrés disposeront d’un délai maximum de 30 jours pour présenter leur demande d’indemnisation auprès de leur compagnie d’assurances. Une seconde commission exceptionnelle se réunira la semaine prochaine pour les inondations survenues les 17 et 18 octobre derniers.