L'acquisition du Formule 1 de Magnanville par une filiale de la Caisse des dépôts inquiète les habitants et le maire de cette commune des Yvelines, opposés au projet de centre d'hébergement d'urgence qui doit prendre sa place.
Depuis déjà un mois, l'hôtel Formule 1 de Magnanville (Yvelines) est devenu un centre d'hébergement d'urgence. 130 personnes en situation de précarité y vivent désormais, au grand dam des riverains et du maire de la ville, inquiets d'une hausse de l'insécurité et d'une dévaluation immobilière dans le quartier résidentiel à proximité.
Une opération de rachat d'hôtels sur tout le territoire
A l'origine de cette transformation, le rachat du bâtiment au groupe Accor Hotels par la SNI, une branche de la Caisse des Dépôts. Cette dernière a mis en place un montage financier pour racheter 62 hôtels sur l'ensemble du territoire. L'objectif : créer 6 000 places d'accueil, ce qui permettrait de diminuer les coûts d'hébergement au lieu de payer directement des nuitées.
► VIDEO. Reportage à Magnanville et à Epône, deux villes concernées par ces rachats.
Parmi les publics visés par ce rachat massif, on trouve des personnes sans domicile fixe, parfois issues de l'immigration, mais aussi des demandeurs d'asile. Dans le cas de Magnanville, l'hôtel "n'est pas destiné à accueillir des migrants qui ont par ailleurs des dispositifs dédiés, soutient Gilles de Warren, directeur de l'hébergement de l'ADOMA, filiale de la SNI chargée de la gestion de ces nouvelles structures. L'objectif en termes d'accueil de public sur Magnanville c'est vraiment de l'hébergement généraliste, de l'accueil inconditionnel pour des personnes en situation de précarité."
La vente de l'hôtel bloquée
Comme d'autres maires en Île-de-France, celui de Magnanville proteste contre l'implantation du centre dans sa commune. Michel Lebouc (DVG) pointe du doigt les conditions d'hébergement. "J'avais déjà dénoncé il y a un an de ça comment on accueillait les migrants sur le territoire national", soutient-il.
Il fait également valoir le manque de concertation avec les élus locaux et un autre projet d'urbanisme qu'il souhaiterait voir naître sur le terrain de l'hôtel. La municipalité a donc fait valoir son droit de préemption, qui lui permet d'acquérir en priorité un bien mis en vente dans certaines zones. La vente est donc bloquée jusqu'à la décision du tribunal administratif.