L'homme, ancien kiné et pompier volontaire, est jugé depuis mardi à Versailles pour avoir empoisonné et noyé son fils de 3 ans alors qu'il étaient en instance de divorce avec sa femme. Aujourd'hui, l'avocat général a requis 20 ans de réclusion à son encontre.
Les faits s'étaient produits en juillet 2012. Alors qu'il étaient en instance de divorce avec sa femme, un homme n'a pas supporté la perspective de ne voir son enfant que tous les quinze jours. Il l'a empoisonné et noyé avant de tenter de se suicider et de faire passer son acte pour un accident... Depuis mardi, il est jugé à la cour d'assises des Yvelines à Versailles, pour "assassinat". Aujourd'hui, l'avocat général a requis jeudi 20 ans de réclusion à son encontre.
"Juge et bourreau", l'accusé a "jugé sa femme coupable de lui échapper et condamné un innocent à la place de la mère", a lâché l'avocat général Vincent Lesclous dans son réquisitoire.
Dépeint depuis mardi comme un père fusionnel et un mari fou amoureux mais jaloux, l'homme s'était "approprié sa femme et secondairement son fils pour mieux exister" a ajouté l'avocat. Le 9 juillet 2012, alors que sa femme demande le divorce et la garde exclusive du petit Axel, tout bascule. Alors que sa femme est partie travailler, il est seul avec son fils. il mélange alors des somnifères dans un verre Mickey et les arrose d'Orangina. Une fois son garçon inconscient, il le dépose dans la baignoire. L'enfant se noie très vite. Il tente de se suicider en se sectionnant une artère. En rentrant, son épouse le trouve dans une mare de sang puis découvre leur fils mort dans la salle de bains. Le père est sauvé in extremis.
«Un état d'effondrement dépressif»
A la barre, les deux experts-psychiatres parlent d'une même voix: l'accusé, qui avait déjà manifesté des intentions suicidaires, a sombré "dans un état d'effondrement dépressif", qui a "altéré son discernement et entravé le contrôle de ses actes". Dès lors, la peine encourue est diminuée, comme le prévoit la loi Taubira: de perpétuité, elle passe à 30 ans.
L'insoutenable a-t-il été nourri par la rancoeur? "Pas vraiment. C'est un drame de l'abandon", nuance l'expert Michel Dubec sans toutefois exclure "l'élément haineux". "Vous n'avez voulu voir que passion et vengeance, vous n'avez pas voulu voir autre chose!", lance en réponse au réquisitoire Me Frédéric Champagne, l'avocat de l'accusé. "A ce moment-là, il est au fin fond de la dépression. Il a décidé de mourir... Pas sans son fils."
Dans le box, l'accusé, blême, apathique et sans une larme, reconnaît enfin "être le seul responsable" du drame. Devant ces deux familles décimées, il demande encore pardon, puis annonce son probable suicide. "Mais, quand allez-vous arrêter de tout détruire? Relevez-vous, soyez un homme!", hurle Me Anne-Christine Lubert-Guin, l'avocate d'une mère traumatisée par l'image du bambin "déshumanisé, nu sur le carrelage".
Le verdict est attendu dans la soirée.