Alertés par un proche d'une victime vivant à Poissy, les policiers ont pris contact avec les autorités maritimes et ont permis de sauver une trentaine de migrants, en difficulté sur un bateau au milieu de la Méditerranée. Un sauvetage à 2000 kilomètres de distance !
L'histoire commence samedi 9 novembre 2013 peu avant minuit : le commissariat de Poissy (Yvelines) reçoit la visite d'un Kurde irakien, Allan, âgé de 33 ans et parlant mal le français. Accompagné par une femme faisant office d'interprète, il explique avoir reçu dix minutes plus tôt un appel désespéré de son frère, Rekan. Celui-ci dit se trouver avec une trentaine de compagnons d'infortune à bord d'une barque en grande difficulté en Méditerranée, qui menace de chavirer à cause du gros temps.
Séverine Larrouy et Stéphane Lisnyj nous racontent ce sauvetage hors du commun
"Ce soir-là, ce monsieur est tombé à l'accueil sur une gardienne de la paix qui, malgré l'incongruité de la situation, a pris l'affaire au sérieux et a immédiatement donné l'alerte", a relaté le commissaire de Poissy Yann Bessette, confirmant une information du Parisien. Prévenus, le centre d'information et de commandement des Yvelines puis les officiers de permanence ont alors informé le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée (Cross Med) à Toulon (Var), qui a ensuite saisi les autorités grecques. Selon un rapport transmis au commissaire, les garde-côtes italiens avaient dans un premier tenté d'établir le contact téléphonique avec le bateau par deux fois dans la nuit de samedi à dimanche, mais sans succès.
Allan, qui a pu joindre son frère rescapé, a expliqué au commissaire que "les migrants auraient été déposés sur une île grecque et devaient être conduits à Athènes".
Dimanche, les autorités grecques ont récupéré un bateau avec à son bord 31 migrants dont quatre mineurs, de nationalité inconnue, au large des côtes de Céphalonie, en mer ionienne, qui sépare l'Italie et la Grèce.
"Cette belle histoire met en lumière que le métier de policier est fait de 95% d'habitudes et de routine, et de 5% de situations extraordinaires pour lesquelles il faut rester mobilisés car cela peut sauver des vies", a estimé le commissaire Bessette, rappelant que "porter assistance aux personnes en danger, c'est le métier de base des policiers".