Maltraitances en crèche : "Elle incitait les autres enfants à frapper notre enfant", des parents portent plainte

Plusieurs plaintes de parents, pour des faits de maltraitance sur leurs enfants, ont été déposées contre un agent de puériculture qui exerçait dans une crèche privée à Magnanville dans les Yvelines. Une enquête est en cours.

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"Elle incitait les autres enfants à frapper notre enfant pour le faire pleurer alors qu'il était en train de jouer."  Voici l'extrait d'une plainte déposée par une maman, Isabelle (prénom d'emprunt), contre un agent de puériculture, une femme d'une trentaine d'années qui exerçait jusqu'en juin dernier dans une crèche privée de Magnanville dans les Yvelines.

La structure appartient à l'établissement "Crèches à 2 Pas" qui se présente sur son site internet comme un "réseau de 19 micro-crèches éco-responsables" réparties dans sept villes des Yvelines et une en Seine-Saint-Denis.

À Magnanville, Isabelle, mère d'un petit garçon de sept mois à l'époque, témoigne : "on a commencé à déposer notre fils dans cette crèche en septembre 2023, mais au bout de quatre semaines ( ... ) on trouvait bizarre que notre fils ne s'adaptait pas. Il hurlait toujours quand on le déposait, il ne dormait plus la nuit et cela a duré jusqu'au mois de décembre."

Au retour des vacances de décembre, le petit garçon semble "aller mieux", selon sa maman qui finit par constater l'absence prolongée d'une puéricultrice à la crèche. "Du jour au lendemain, elle avait disparu !", s'étonne-t-elle. Isabelle interpelle alors une autre salariée de la structure qui élude ses questions. Puis à force d'insister, elle apprend en juin que l'agent de puériculture, a été licencié pour "maltraitances".

Le signalement d'une stagiaire

Ce n'est que bien plus tard, à la sortie des vacances scolaires d'été, que la maman reçoit, cette fois, un coup de fil de la part de l'établissement. La direction de la crèche lui annonce qu'une plainte a été déposée et que des policiers souhaitent la contacter ainsi que d'autres parents, relate-t-elle.

La direction de la crèche organise une réunion d'information début septembre. Isabelle rencontre des familles qui ont, eux aussi, déposé plainte. Elle découvre qu'une procédure a déjà été ouverte par une école de puéricultrice au printemps 2023 suite à un signalement. "Des faits de maltraitance" rapportés par une stagiaire qui a ensuite démissionné de son poste à Magnanville.

Des parents confrontent leurs expériences et témoignent, comme cette autre mère d'un petit garçon de deux ans qui évoque, chez son fils, des changements de comportement. "II criait beaucoup, pleurait beaucoup (...) et un jour, je suis arrivée et j'ai vu la professionnelle le tenir à deux centimètres de son visage en lui hurlant dessus." 

En juin, lors d'une fête de fin d'année organisée par la crèche, elle apprend par d'autres auxiliaires puéricultrices "de façon informelle" les agissements de leur collègue. "On a appris que mon fils était enfermé dans le dortoir en dehors des heures de sieste (...) elle le mettait à table en l'humiliant, en demandant aux autres enfants de le traiter comme un bébé, il y a plein d'exemples comme ça", déclare cette maman en colère qui nourrit un sentiment de culpabilité.

"Nous ne savions pas"

Sept plaintes ont été déposées pour maltraitances et violences psychologiques contre l'agent de puériculture et contre l'établissement. Des parents qui ne comprennent pourquoi l'établissement ne les a pas informés plus rapidement. "Si seulement, on nous avait dit qu'il y avait eu des agissements, qu'il y avait eu une sanction. Mais cacher des violences, non ! On le dit !", déplore cette maman qui rappelle que des signalements ont été adressés par des parents à l'établissement pendant l'année.

La gérante du groupe "Crèches à 2 Pas", Amandine Ruffini dément l'idée que la crèche ait dissimulé les faits. "Nous ne savions pas. Nous avons su le 11 juin. Nous avons mis à pied immédiatement cette professionnelle que nous avons licenciée (...) les parents, on ne leur a pas caché ce qui n'allait pas, on n'avait juste besoin de temps pour faire une enquête interne (...) avant de se dire : on alerte", ajoute-t-elle.

La gérante précise : "la directrice de l'époque n'a jamais vu d'agissements de la part de cette professionnelle et les professionnelles qui ont fait des témoignages montrent que ces agissements existaient depuis des mois, mais elles ne nous avaient jamais alertés avant."

Comme les autres parents, Isabelle et son mari attendent maintenant, avec fébrilité, d'en savoir plus sur les faits et gestes de cette puéricultrice qui officiait depuis 2019 dans cette crèche de Magnanville. L'enquête est en cours. En attendant, ils se demandent avec anxiété si leur enfant ne gardera pas des séquelles psychologiques. Un rendez-vous a été pris chez le pédiatre.



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