Depuis plusieurs semaines, trois enseignantes de l’école maternelle Joliot Curie, à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis sont absentes. Elles ne sont que partiellement remplacées. Les enfants sont répartis dans les autres classes. Certains jours, les effectifs atteignent 45 élèves par professeur, selon les parents.
Si la photo de classe avait lieu actuellement, les élèves seraient très nombreux sur le cliché. Depuis le retour des vacances de février, trois enseignantes de l’école maternelle Joliot Curie à Noisy-le-Grand sont absentes.
Les enseignantes sont remplacées au compte-goutte. Et parfois, seules deux sur cinq sont présentes. Certains jours, les enfants se retrouvent donc répartis dans d’autres classes. Les effectifs peuvent parfois atteindre 45 bambins par salle, selon les parents.
Pour Sandra, maman d’un garçon de six ans, en grande section, « c’est un stress permanent de savoir s’il y aura un remplaçant ou non. Tout le monde ne peut pas garder son enfant à la maison car nous travaillons. Nos enfants sont découragés. Certains jours, ils n’ont plus envie d’aller à l’école. Il y a déjà au quotidien 27 enfants par classe en moyenne, avec des élèves supplémentaires, c’est impossible de faire cours même si les professeures font tout ce qu’elles peuvent. »
Ce n’est plus de la pédagogie, c’est de la garderie.
Aurore Caballero, représentante des parents d’élèves
Une situation d’autant plus inacceptable pour les parents, que selon eux, un arrêt maladie, sur les trois actuellement, était prévu. « Il aurait dû être anticipé », s’alarme Aurore Caballero, représentante des parents d’élèves de cette école, et maman d’une fille de trois ans, en petite section.
« Ce n’est pas normal. L’école est obligatoire. On met en jeu la sécurité de nos enfants. Beaucoup de parents sont sans solutions lorsqu’ils arrivent le matin à l’école. Ils n’ont d’autres choix que de laisser leur enfant dans ces conditions. Ce n’est plus de la pédagogie, c’est de la garderie. Les enfants ont besoin de repères et de sécurité », ajoute-t-elle
La direction académique veille au remplacement des personnels absents
Les services départementaux de Seine-Saint-Denis de l’Education nationale, indiquent de leur côté que « les enseignants ont été remplacés sur plus de cinquante pour cent des absences signalées. Deux enseignants n'ont pas pu être remplacés les 12 et 14 mars, entraînant la prise en charge des élèves des enseignants absents par les autres enseignants dans des groupes avec un effectif d'une trentaine d'élèves maximum. A ce jour, tous les enseignants sont remplacés dans l'école ».
Le cabinet de la direction académique ne précise toutefois pas pour combien de temps ces enseignants sont remplacés, ni pourquoi il est si difficile de trouver des remplaçants en ce moment.
Les parents d’élèves déplorent un manque d’information. « Tous les professeurs étaient remplacés aujourd’hui, mais nous n’avons aucune nouvelle pour la semaine prochaine », raconte une mère de famille à la sortie de l’école.
Un cas fréquent en Seine-Saint-Denis
Un élève du département perd en moyenne une année d’enseignement sur toute sa scolarité.
Frédérique Blot, représentante syndicale SNUipp-FSU 93
Pour Frédérique Blot, représentante syndicale SNUipp-FSU 93, à Noisy-le-Grand, le problème est loin d’être isolé. « Dans de nombreuses écoles de Seine-Saint-Denis, il manque des professeurs remplaçants. Un élève du département perd en moyenne une année d’enseignement sur toute sa scolarité. De telles conditions d’apprentissage, c’est de la maltraitance pour les enfants et les enseignants. »
De nombreux professeurs et parents d’élèves du département sont d’ailleurs mobilisés ces dernières semaines pour demander plus de moyens, notamment 5.000 postes supplémentaires, dont des postes de remplaçants.