Pourquoi 195 réfugiés venant de Mayotte sont-ils accueillis au château de Grignon dans les Yvelines ?

Dans la nuit de lundi à mardi, 195 personnes, des familles avec des enfants ont trouvé refuge dans un château du 17e siècle à Thiverval-Grignon dans les Yvelines. Il s'agit de migrants en situation régulière disposant d'un statut international de réfugié.

Ils sont arrivés dans la nuit de lundi à mardi. "Des familles avec beaucoup d'enfants qui sont épuisés", témoigne, devant le château, un membre d'Emmaüs France. 195 migrants venus de Mayotte ont été "mis à l'abri" dans l'enceinte de ce site historique du 17e siècle.

L'association caritative Emmaüs France a été chargée par les pouvoirs publics de les accueillir, de les accompagner et les installer dans les dépendances du château, dans les anciennes résidences étudiantes du domaine qui abritait auparavant l'école AgroParisTech. Les réfugiés devraient séjourner ici jusqu'au mois de mars, puis être déplacés et logés dans d'autres départements.

Qui sont ces réfugiés ?

Ces 195 personnes vivaient à Mayotte. Ce sont "des familles ou des femmes seules qui logeaient dans un stade, à proximité de la préfecture de Mayotte Mamoudzou dans des conditions déplorables", selon une source préfectorale citée par le Parisien.

Tous dispose du statut de réfugié politique, après avoir fui des conflits dans le nord de la République démocratique du Congo et pour d'autres des pays de l'Afrique de l'Est. Ces réfugiés sont donc en situation régulière et bénéficient du droit d'asile. 

Comment se déroule l'accueil de ces réfugiés ?

"Bon, il faut protéger ces gens", affirme Nadine Gohard, le maire sans étiquette de Thiverval-Grignon qui regrette toutefois de la part de l'Etat "une décision, un petit peu soudaine" concernant leurs placements provisoires dans sa commune. "Je me dis que la crise à Mayotte, ce n'est pas nouveau et je suis un peu étonnée qu'on prenne des décisions comme ça aussi rapidement."

Selon l'édile qui a informé par courrier ses administrés de l'arrivée de ce contingent de migrants, "les habitants sont plutôt en confiance (...) d'autant qu'à Thiverval-Grignon, on a "déjà eu l'expérience l'année dernière, d'un accueil en urgence", rappelle Nadine Gohard. Fin 2022, le site du château s'était transformé en centre d’accueil. 200 réfugiés sans domicile fixe y avaient séjourné pendant plusieurs mois.

Quel avenir pour le château ?

Le château du 17e siècle appartient à l'Etat, mais la mairie souhaiterait y voir naître un projet en lien "avec l'agronomie" en écho aux multiples écoles qui ont marqué son passé. L'enceinte historique a abrité dès la fin du 19e siècle l'Institution royale agronomique de Grignon ; au siècle dernier, en 1960, l'École nationale Supérieure d'agronomie de Grigno ; en 1971, l'Institut national agronomique Paris-Grignon. Le château est devenu ensuite propriété d'AgroParisTech, un établissement d'enseignement supérieur public appartenant au ministère de l’Agriculture.

Le château "est vide depuis quasiment quatre ans maintenant car l'État met un temps important à prendre une décision pour l'avenir du site". Ce que je n'aimerais pas, c'est que - l'accueil de réfugiés - devienne la destination unique du site", s'inquiète aujourd'hui la maire de Thiverval-Grignon.

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