Après plusieurs jours de polémique, la justice a tranché : le château de Versailles doit retirer "sans délai" de la vue du public les tags antisémites inscrits sur la sculpture "Dirty Corner" d'Anish Kapoor installée dans le parc. Des bâches ont été disposées dimanche sur les tags litigieux.
Avant même cette décision, l'artiste britannique, aux racines indienne et juive irakienne, qui s'était dans un premier temps opposé au retrait des inscriptions, avait finalement décidé de "masquer" les tags apposés sur son oeuvre.
L'intervention pour les dissimuler devrait commencer lundi et durer environ une semaine, a précisé un responsable du château lors de l'audience au tribunal administratif de Versailles. Des bâches ont été disposées dimanche sur les tags litigieux, a constaté l'une de nos équipes sur place.
"Cesser l'exposition au public"
La justice a estimé que les inscriptions portaient atteinte à l'ordre public et "en particulier à la dignité de la personne humaine". Le juge a donc "enjoint àla présidente du château de Versailles de prendre immédiatement toutes mesures propres à faire cesser l'exposition au public" de ces tags.
Surnommée le "Vagin de la reine", la sculpture monumentale, une trompe d'acier de 60 mètres de long à la connotation sexuelle évidente, a été vandalisée trois fois depuis juin, dont deux ces dernières semaines. Elle a notamment été dégradée le 6 septembre par de grandes inscriptions à la peinture blanche de caractère antisémite.
Le juge des référés avait été saisi vendredi par l'association Avocats sans frontières et un conseiller municipal divers droite de Versailles, Fabien Bouglé, qui estimaient que ces tags constituaient "une grave violation des libertés fondamentales".