Les inspecteurs de l’Office français de la biodiversité, (OFB) d’Île-de-France veillent au respect de l'utilisation des ressources en eau depuis la publication des arrêtés préfectoraux pour lutter contre la sécheresse. Johanna van Herrenthals, Chef du service police Île-de-France à l’OFB nous explique le travail des policiers de l’environnement
Ils sont une trentaine à sillonner la région notamment les départements les plus impactés par le manque d’eau, comme les Yvelines, la Seine-et-Marne ou l’Essonne qui ont été classés en alerte "crise", le niveau maximum, où seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés ou en alerte "renforcée" où l'usage de l'eau est très limité et certains usages interdits.
La police de l'eau
"Les inspecteurs de police de l'OFB ont différentes missions : sensibiliser à la connaissance des milieux naturels et des espèces ou accompagner les acteurs qui utilisent les territoires", nous explique Johanna van Herrenthals, Chef du service police Île-de-France à l’OFB. "Une part importante de leur travail est aussi une mission de police de l'environnement, de l'eau et de la nature. Depuis la publication des arrêtés préfectoraux anti sécheresse, les inspecteurs de l'environnement peuvent mener des enquêtes judiciaires sur le terrain. Ils peuvent faire des perquisitions, des auditions et dresser des procès-verbaux en cas de non-respect de la réglementation", poursuit-elle.
Les zones à surveiller ne sont pas choisies au hasard. Celles concernées par les arrêtés préfectoraux les plus sévères ou connues pour être grandes consommatrices d'eau.
"On patrouille en ciblant des zones géographiques concernées par les arrêtés sécheresse. Comme par exemple, les golfs, les centres équestres ainsi que les secteurs résidentiels pour voir si des particuliers arrosent leur jardin, lavent leur véhicule personnel alors que cela est interdit en période de crise. Nous contrôlons certains secteurs des communes comme par exemple les centres-villes où y a des parterres de fleurs ou des parcs et jardins", détaille Johanna van Herrenthals.
Les entreprises ou les agriculteurs, grands consommateurs d'eau et premières victimes de la sécheresse ne sont pas oubliés car eux aussi, sont tenus de respecter la réglementation. "Tous les usagers de l'eau peuvent être contrôlés", prévient-elle.
Jusqu'à 1500 euros d'amende
En cas d'infraction, "les agents dressent des procès-verbaux qu'ils envoient au Parquet qui décidera ensuite de la sanction. Les amendes vont d'un simple rappel à la loi jusqu'à une contravention de cinquième classe de 1500 euros maximum,3 000 € en cas de récidive et 7500 euros pour les personnes morales", poursuit la Chef du service police IDF à l'OFB.
Depuis le début de l'été, les policiers de l'environnement franciliens ont effectué plus d’une douzaine de contrôles dans la région en Seine-et-Marne, Val-de-Marne, Essonne, Val-d'Oise et dans les Yvelines, soit une centaine de communes inspectées. "Depuis les arrêtés préfectoraux trois infractions ont été relevées, l’une sur une collectivité, deux concernant des agriculteurs", conclut Johanna van Herrenthals.
►Retrouvez le reportage d'Antoine Marguet et Louise Simmondet