Un adolescent en état de mort cérébrale après une collision en deux-roues avec une voiture de police à Elancourt

L’adolescent, âgé de 16 ans, a été déclaré en état de mort cérébrale mercredi soir après une collision avec un véhicule de police à Elancourt, dans les Yvelines. Deux enquêtes ont été ouvertes : l’une pour "refus d'obtempérer", et l'autre pour "homicide involontaire par conducteur" confiée à l’IGPN. L'avocat de la famille de la victime a annoncé le dépôt d'une plainte.

Le drame survient un peu plus de deux mois après le décès de Nahel à la suite d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), qui avait déclenché plusieurs nuits d'émeutes en Île-de-France et dans le pays. Mercredi soir, un adolescent a été déclaré en état de mort cérébrale dans une collision en deux-roues avec un véhicule de police à Elancourt (Yvelines).

Selon la version d’une source policière, la victime a refusé d'obtempérer à un contrôle en début de soirée : son deux-roues, "suivi à distance" par une voiture de police, serait entré en collision avec "un autre véhicule de police" à une intersection. Les faits ont eu lieu vers 18h40, d’après une autre source policière.

"A la vue des policiers, l’individu prend la fuite. Les policiers font alors appel à une deuxième patrouille qui font des recherches dans le quartier. Mes collègues aperçoivent à nouveau la moto. Ils le prennent en charge. Et un peu plus loin, le deuxième véhicule qui s’était rapproché est percuté par la moto", affirme Tony Vallée, secrétaire départemental du syndicat SGP Police 78, à France 3 Paris Île-de-France. Il indique que l’individu à deux-roues circulait "sans casque".

L'adolescent de 16 ans, d'abord en arrêt cardiaque respiratoire, avait dans un premier temps pu être réanimé par les secours puis transporté vers l'hôpital, selon une source policière. Mais la victime a succombé à ses blessures, a indiqué le parquet de Versailles.

"Il ne s’agirait pas d’une prise en charge à distance mais bien d’une course poursuite"

Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet : l’une pour "refus d'obtempérer", confiée à la sûreté territoriale des Yvelines, et l'autre pour "homicide involontaire par conducteur", confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Deux policiers ont été placés en garde à vue dans le cadre de cette seconde enquête, et ont été entendus par l'IGPN dans la soirée.

Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille de la victime, a annoncé ce jeudi midi dans un communiqué qu’"une plainte pour tentative d’homicide volontaire qui pourrait malheureusement rapidement se transformer en homicide volontaire sera déposée ce jour", précisant que l’adolescent était "actuellement en état de mort cérébrale à l’hôpital".

L’avocat pointe du doigt des "informations non-vérifiées relayées par des médias peu rigoureux”, qui "semblent fantaisistes et erronées" : "Selon plusieurs sources, c’est volontairement que le véhicule de police a percuté" la victime. "Il ne s’agirait pas d’une prise en charge à distance mais bien d’une course poursuite, proche de la moto", affirme-t-il.

Il estime que "la décision prise par le Procureur de la République de Versailles de saisir des policiers des Yvelines pour enquêter sur des policiers exerçant dans les Yvelines démontre l’incapacité du Procureur de Versailles à gérer cette affaire de manière sereine et objective", en indiquant qu’"une demande de dépaysement sera déposée à la suite de la plainte".

La CRS 8 envoyée à Elancourt

Pour prévenir d'éventuels troubles, un escadron de gendarmes mobiles a été envoyé à Elancourt, selon une source policière. D’après franceinfo, une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi sur les lieux de l'accident.

Ce jeudi, la CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, sera envoyée sur place à la demande de Gérald Darmanin, selon l'entourage du ministre de l’Intérieur. Elle sera déployée dès ce soir pour une durée qui "n'est pas déterminée", précise une source policière.

"Quand il y a des événements comme ça, il y a toujours des inquiétudes… Cette nuit, les forces de l’ordre étaient réunies, ça s’est plutôt bien passé. Nous sommes toujours vigilants, chaque soir", réagit Tony Vallée, secrétaire départemental de SGP-Police 78.

  • Entretien réalisé par Antoine Marguet.
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