Il s'accuse d'être l'auteur des 5 homicides commis entre Wormhout et Loon-Plage, ce samedi 14 décembre 2024. Paul D., inconnu des services de police, est en garde à vue. Plusieurs armes ont été découvertes dans son véhicule. Il aurait notamment été licencié d'un stand de tirs. Une enquête, confiée à la police judiciaire du Nord, est ouverte.
Né en 2002, le meurtrier présumé est âgé de 22 ans et habite chez ses parents à Ghyvelde, dans le Dunkerquois. Inconnu des services de police et de l’autorité judiciaire, Paul D. s’est présenté à la gendarmerie de Ghyvelde vers 17h20, samedi 14 décembre 2024. Des locaux situés à une centaine de mètres de son domicile.
Il a immédiatement été placé en garde à vue après s’être accusé d’être l’auteur de 5 homicides, commis lors d'événements distincts dans l’après-midi. Celle-ci pourrait durer jusqu’à 96 heures, soit jusqu’à mercredi 18 décembre 2024 au plus tard, précise le parquet de Dunkerque.
Un "périple meurtrier à l’américaine"
La tuerie a débuté deux heures plus tôt, lorsque Paul Dekeister, chef d’entreprise de 29 ans, a été froidement abattu à Wormouth (Nord) de plusieurs balles, dont une dans le crâne, devant des membres de sa famille. Appelés à 15h20, les pompiers n'ont pu que constater le décès du père de famille.
À 16h07, Aurélien Cugny et Marc Lehmus ont été tués près du canal des Dunes, à Loon-Plage. Les deux agents de sécurité, âgés de 33 et 37 ans, exerçaient leur activité lorsqu’ils ont été visés par plusieurs tirs d’arme à feu. Quelques minutes plus tard, à 5 kilomètres de l, aux abords du campement de migrants de Loon-Plage, deux exilés kurdes iraniens de 19 et 30 ans ont, eux aussi, été tués avec un procédé similaire.
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Alors que l'enquête n'en est qu'à ses débuts et que le mobile reste flou, plusieurs pistes sont envisagées. Il pourrait y avoir eu un différend d'ordre professionnel entre le tireur présumé et les entreprises dans lesquelles travaillaient les trois premières victimes.
Selon une source policière, le suspect ne connaissait pas les deux migrants tués. "Il s’est semble-t-il arrêté, est sorti de son véhicule, s’est mis en contrebas de la route, a pris son arme et a tiré devant lui", poursuit cette source. Un "périple meurtrier à l’américaine" qui s’apparente selon lui à une "tuerie de masse".
Des armes saisies
Dans le Berlingo gris, véhicule conduit dans l'après-midi du 14 décembre 2024 par le suspect et garé devant les grilles de la gendarmerie à 17h20, les enquêteurs ont découvert plusieurs armes à feu. Selon un représentant du syndicat Unité SGP, "au moins 3 armes, type armes d’épaule comme des fusils ou des carabines" ont été saisies dans le véhicule, ainsi que des munitions Calibre 44-40 Winchester.
Compte tenu de la pluralité de victimes et de la pluralité de scènes de crimes, de nombreuses investigations sont en cours. Elles ont notamment pour objet d’éclaircir les raisons ayant amené le mis en cause à commettre ces crimes, de préciser le déroulé des faits et de confirmer la catégorisation des armes.
Communiqué du parquet de Dunkerque
Des armes que Paul D. saurait utiliser à la perfection, selon cette même source. "Le suspect est un passionné d’armes qui aurait fait partie d’un club de tir sur le Dunkerquois", indique-t-il. Selon nos confrères du Parisien, le meurtrier présumé serait enregistré comme détenteur d’une carabine Smith et Wesson calibre 44 Remington, également appelée "carabine des traqueurs". Comme l'indique la législation en vigueur, un tireur sportif âgé d’au moins 21 ans peut être autorisé à acquérir et détenir des armes soumises à autorisation.
L’enquête, confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée de la police judiciaire du Nord, a été ouverte pour "meurtres précédés, accompagnés ou suivis d’un autre crime" et "acquisition, détention, port et transport d’armes de catégorie A et B". Des faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité.
