Un tissu "intelligent" qui détruit les virus expérimenté dans les transports en commun

Textiles anti-micro-organismes, hydrophobes, déperlants, anti-vandalisme… Des technologies intégrées aux velours de bus et de cars sont testées depuis l’été dernier en Île-de-France, afin d’améliorer l’hygiène à bord des véhicules.

Les sièges du métro seront-ils un jour capables d’auto-éliminer les virus et les bactéries ? Un tissu innovant est en tout cas actuellement testé pour lutter contre la prolifération de micro-organismes, dans des bus circulant à proximité de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Une technologie produite par Trajet-Aunde, une société basée à Caluire-et-Cuire (Rhône), spécialisée dans la fabrication de velours pour les transports publics.

Les textiles ont été développés il y a cinq ans, raconte Laura Lyonnet, commerciale au sein de l’entreprise : "L’idée était de proposer un produit auto-nettoyant. La technologie se base sur un minéral avec lequel les tissus sont traités, qui s’active en présence de rayons UV – naturellement avec le soleil, ou avec une lampe. L’exposition crée un phénomène d'oxydation, qui détruit les composants organiques. Ça concerne aussi bien les saletés, avec les traces d’aliments par exemple, que les bactéries et les virus."

La solution appliquée sur les velours est transparente, "comme les virus qu’elle détruit". D’après Laura Lyonnet, qui affirme que les résultats ont été validés par un laboratoire indépendant, des tests ont été réalisés en interne : "L’innovation permet de tuer 99,99 % des virus et des bactéries, ça touche un large spectre". Y compris le coronavirus selon l’entreprise, qui souligne que la technologie a été développée bien avant la pandémie.

"L’objectif est d’assurer la protection des usagers et des transporteurs, quelle que soit la maladie"

Si "peu de villes avaient sauté le pas avant la crise sanitaire" pour tester les velours innovants créés par Trajet-Aunde, des expérimentations sont aujourd’hui menées à Lyon et Sydney, en Australie. Du côté de l’Île-de-France, dans le territoire du Mantois, les tests concernent sept véhicules, à l’intérieur desquels les tissus ont été intégrés aux sièges, explique la RATP.

L’expérimentation, menée pour une période d’un an en partenariat avec la filiale RATP Dev, a été lancée à l’été 2020. "Une fois par mois, des agents analysent l’efficacité de l’expérimentation en faisant le tour des véhicules, et en notant l’état des sièges", raconte la RATP.

Le coronavirus n’est ni le premier, ni le dernier virus à neutraliser

Laura Lyonnet, commerciale au sein de Trajet-Aunde

A noter toutefois que pour ce qui est du coronavirus, le risque de transmission via les surfaces - largement médiatisé au cours des premiers mois de la pandémie - aurait été surestimé et serait en réalité proche de 10 % selon des recherches récentes. "Le coronavirus n’est ni le premier, ni le dernier virus à neutraliser, répond Laura Lyonnet du côté de Trajet-Aunde. L’objectif est d’assurer la protection des usagers et des transporteurs, quelle que soit la maladie, surtout l’hiver."

Des tissus dotés également de technologies hydrophobes et anti-vandalisme

Les tissus innovants de l’entreprise ne visent d’ailleurs pas uniquement à lutter contre les micro-organismes. IDF Mobilités, qui finance les expérimentations menées dans le Mantois et ailleurs en région parisienne, explique que plusieurs innovations sont testées : "Cela concerne des technologies hydrophobes ou déperlantes, pour faciliter le nettoyage, des technologies anti-bactériennes pour plus de propreté, mais aussi des technologies anti-vandalisme. Le but est de répondre à des problématiques d’hygiène, de garantir la sécurité des voyageurs mais aussi de faire des économies : changer un siège coûte plus cher que de l’entretenir."

IDF Mobilités rappelle aussi que la réflexion a commencé bien avant la crise sanitaire, "avec le plan propreté lancé en 2019 par Valérie Pécresse". "A la fin des tests, il faudra déterminer si les résultats attendus ont été atteints", annonce l’autorité organisatrice des transports franciliens, qui précise que les expérimentations concernent des bus et des cars, avec des partenariats menés – au-delà de la RATP – avec Transdev, Keolis ou encore Tice.

Les résultats sont attendus à la fin du printemps. D’autres tests sont prévus au second semestre 2021 avec les sociétés Lantal et Kneitz. Hormis les velours, IDF Mobilités explique que d’autres expérimentations concernent par ailleurs depuis l’été 2020 des "produits rémanents", conçus pour traiter l’ensemble des surfaces des véhicules, et obtenir des effets longtemps après application.

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