Yvelines : au Trou d'Enfer, des sénateurs scrutent le permis de chasse

Pour passer le permis de chasse, les candidats doivent respecter des règles de sécurité très strictes. La moindre erreur d'inattention peut être éliminatoire. Des sénateurs ont été invités à assister à une simulation d'examen de ce permis.

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"Mon chasseur a tiré à hauteur d'homme, il est éliminé". Au fort du Trou d'Enfer (Yvelines), sept sénateurs, en quête de solutions pour mieux sécuriser la chasse, ont assisté mardi à une simulation d'examen du permis de chasseur.

"L'épreuve des plateaux"

À proximité du Fort du Trou d'Enfer, dans la forêt domaniale de Marly-le-Roi, est installé un parcours d'examen. Un chasseur aguerri joue le candidat. Pour l'une des quatre épreuves pratiques, le candidat doit juger s'il peut tirer en toute sécurité, ou pas, sur des plateaux envoyés en l’air.

Plateau orange : espèce protégée, le candidat ne bouge pas. Plateau noir : "c'est chassable". Il pourrait tirer, mais reste immobile. "Vous avez vu la silhouette ?", demande la formatrice Alice Tonnelier aux sénateurs, qui n'avaient, pour la plupart, pas vu pivoter le panneau de forme humaine, près des arbres. "C'est ce qui peut arriver au moment de l'examen, on oublie l'environnement car on regarde le plateau".

"Période d'encadrement"

Troisième plateau : cette fois, le candidat fait feu, mais est recalé. "Au départ, ce plateau était tirable, mais mon chasseur a attendu tellement longtemps qu'il a tiré à hauteur d'homme. Mon candidat est éliminé", explique Alice Tonnelier, de la Fédération interdépartementale des chasseurs d'Ile-de-France (Ficif). A l'examen, "on ne demande pas de résultats de tir" mais "de manipuler une arme et d'éviter des accidents".

Au départ, ce plateau était tirable, mais mon chasseur a attendu tellement longtemps qu'il a tiré à hauteur d'homme. Mon candidat est éliminé.

Alice Tonnelier

La Ficif prodigue des formations gratuites d'une journée, avec théorie et pratique, pour passer le permis de chasse, délivré par l'Office français de la biodiversité (OFB). Le permis peut être passé à partir de 15 ans et le titre obtenu à partir de 16. "Quand on vient d'avoir son permis, doit-on tout de suite tirer avec des armes un peu redoutables ?", s'interroge la sénatrice LR des Yvelines Sophie Primas. Cette détentrice du permis de chasse, suggère une "période d'encadrement" pour les "premiers mois, les premières chasses".

"Mission de formation"

Vient ensuite l'épreuve de la battue aux sangliers. À son poste, le chasseur prend soin d'établir une zone de sécurité respectant les 30 degrés, une règle de sécurité qui interdit au chasseur de tirer sur ses côtés où il a moins de visibilité. Au loin, un sanglier factice roule sur une rampe, en direction d'une silhouette affublée d'un chasuble orange. Le candidat tire, et faute. "On ne tire jamais un gibier qui se rapproche d'un danger qu'on a protégé (la silhouette), seulement s'il s'en éloigne", rappelle Alice Tonnelier.

On ne tire jamais un gibier qui se rapproche d'un danger qu'on a protégé (la silhouette), seulement s'il s'en éloigne.

Alice Tonnelier

"Pourrait-on imaginer un délai vraiment long pour repasser son permis, si une personne essaie plusieurs fois et fait plusieurs fois des fautes éliminatoires ?", demande Daniel Salmon, sénateur EELV d'Ille-et-Vilaine. "On a mission de formation, pas de sanction", répond Alice Tonnelier, qui précise que le délai varie selon les fédérations. "Un mois" environ pour la Ficif.

"Pas en situation réelle"

"Un jour ou l'autre, le candidat va finir par le décrocher, ça interroge quand même la dangerosité", soulève Serge Mérillou, sénateur socialiste de Dordogne. "C'est pareil que le permis de conduire", rétorque la formatrice. D'après Serge Mérillou, il faudrait davantage d'agents qui "assument la fonction de la police de la chasse."

À l'issue de cette présentation, le sénateur reste prudent : "c'est plus sécurisé que je ne le pensais, mais je regrette qu'on ne soit pas en situation réelle" pour l'examen. "Au permis de conduire, vous avez un gars qui peut vous couper la route", relève-t-il.

Depuis 2019, chaque chasseur doit se remettre à niveau sur la sécurité tous les dix ans. "Dix ans c'est énorme", estime le sénateur Daniel Salmon, plutôt favorable à une "clause de revoyure tous les ans ou tous les deux ans."

Samedi dernier, une randonneuse de 25 ans est décédée lors d'un accident de chasse dans le Cantal. La chasseuse de 17 ans a été mise en examen ce mardi pour homicide involontaire et placée sous contrôle judiciaire. "Un drame impensable" face auquel la mission conjointe de contrôle pour la sécurisation de la chasse, débutée en novembre, se doit de "trouver des solutions", a affirmé à l'AFP sa présidente, la sénatrice des Hautes-Pyrénées Maryse Carrère (Rassemblement démocratique et social européen, RDSE).

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