La crainte des habitants face l'épandage de boues provenant d'une station d'épuration. Elles sont utilisées comme engrais naturel par des agriculteurs. Mais les riverains craignent une pollution à grande échelle. 55 communes des Yvelines sont concernées.
"Ce que vous voyez là, ce sont les boues Hydreaulys. Elles sont entreposées là depuis déjà deux mois, elles ne sont toujours pas épandues. Elles sont à proximité de nos riverains qui subissent les mauvaises odeurs", déplore Thierry Navello, maire (SE) de Bréval (Yvelines), en montrant des boues dans un champ.Sa municipalité fait partie des 55 communes concernées par l'épandage des boues de la station d'épuration de Saint-Cyr-l'Ecole.
55 communes des Yvelines sont concernées.
•
©France 3 Paris - Île-de-France
"Il y a là-dedans des métaux lourds"
Malgré l'autorisation préfectorale délivrée début juin, élus et habitants se mobilisent. La pétition du maire de Bréval a récolté plus de 650 signatures. Principale préoccupation : les risques sanitaires. "Ce sont des boues qui sont issues des stations d'épuration qui recueillent outre les excréments mais également les eaux usées de machines à lavée. Donc il y a là-dedans des métaux lourds et des nanoparticules médicamenteuses entre-autre", explique Thierry Navello.29 agriculteurs ont accepté de recevoir gratuitement ces boues. Pour ce céréalier, c'est une alternative naturelle aux engrais chimiques. "Pour nous, la matière organique est capitale dans le sol, pour le faire vivre. C'est épuré, stocké, mis dans les champs, dans la terre. Cela ne coûte rien à la collectivité", indique Jean Fumery, agriculteur à Saint-Illiers-la-Ville (78).
Les boues sont analysées avant épandage
Hydreaulys a accepté de ne pas répandre à moins de 35 mètres des habitations pour limiter les nuisances olfactives. Pour les nuisances chimiques et métaux lourds, selon eux, pas d'inquiétude à avoir. "Cette boue qui est produite sur la station d'épuration est analysée. Si elle montre qu'elle peut aller dans la filière d'épandage, elle y va. Si elle ne peut pas, il y a alors d'autres valorisations possibles. Le compostage en est un", affirme Sandrine Messager, ingénieure assainissement chez Hydreaulys.Le stockage des boues fait toujours débat et les réunions se multiplient entre les différents acteurs pour trouver une solution.