Après les célèbres cabarets parisiens comme le Crazy Horse ou encore chez Michou, voici venu à 35 km de la capitale, le Cabaret du Bout des Prés. Un lieu encore méconnu qui fait danser la campagne avec ses spectacles dans la pure tradition des revues parisiennes.
Il y a sept ans, Tony Bastian et Amandine Boulard, deux artistes installés dans les environs et passionnés de music-hall accèdent enfin à leur rêve.
L'installation dans une écurie du 17e
Après plusieurs années passées à sillonner la France avec leur troupe itinérante, le couple trouve une écurie qu’il transforme du sol au plafond.
"Pendant les travaux, il m’arrivait de marcher sur la terre battue de l’écurie" raconte Tony. "Je m’imaginais présenter un spectacle de cabaret avec une salle remplie. J’étais comme un enfant. Et dire que maintenant, c’est réel. C’est un rêve qui s’est réalisé. Vraiment".
À côté de son mari depuis le début de l’aventure, Amandine se souvient, les yeux pétillants d’heureux souvenirs : "c’était une opportunité, les travaux ont été longs, et c’est grâce à pleins de petites mains que le projet a abouti et que notre rêve a pu se réaliser".
Une troupe maison, presque familiale
Installée au cœur d’un parc de 17 hectares, cette écurie du 17e siècle est devenue une salle de spectacle à part entière. Une véritable petite entreprise qui fait travailler près de 25 personnes en fonction des besoins.
Cuisiniers, personnels administratifs, accueil, techniciens et bien sûr les artistes, chaque corps de métier apporte sa pierre à l’édifice dans une atmosphère et un esprit très familial.
Avant chaque représentation, toute l’équipe s’active à la préparation du spectacle du jour. Sur la scène, les danseurs, comédiens et chanteurs répètent leurs gammes sous l’œil professionnel de Tony et sous la direction d’Amandine qui a créé la plupart des chorégraphies des spectacles.
"La majorité des artistes travaillent ici depuis la création du cabaret. C’est une troupe maison, des amis, presque la famille" nous indique Amandine.
"Nous avons plusieurs spectacles que nous jouons en alternance, alors il faut se remémorer les chorégraphies. Les répétitions sont là pour ça ! Aujourd’hui nous jouons légend’airs, jeudi, vénus voyage, samedi, vénus cabaret et dimanche, le show western. C’est un travail de mémoire " reprend Tony.
Au début, je cousais des strings trop petits !
Au total, le cabaret propose cinq spectacles qui alternent en fonction des jours de la semaine. Un répertoire qui a son importance dans le bon fonctionnement du cabaret.
Dans la troupe, ils sont une dizaine. Chaque artiste change environ sept fois de tenue par spectacle, le stock avoisine donc les 350 costumes. Une belle garde-robe entièrement cousue main.
Là encore, c’est de la fabrication maison, un système D qui permet de diminuer les coûts de production. Et c’est Amandine qui est également danseuse et chorégraphe qui s’est improvisée couturière. "Rien que pour les plumes, ça coûte 3000 euros, alors imaginez le prix pour des centaines de costumes ! On n’aurait pas les moyens", explique-t-elle.
"Au début, je cousais des strings trop petits. Les filles n’arrivaient pas à les enfiler" rigole-t-elle. "Souvent, le premier patron n’est pas très bon, alors j’en fais un deuxième, et là c’est mieux. Au final, j’aime bien coudre. J’ai appris en faisant ».
À quelques minutes du spectacle, Amandine distribue aux artistes quelques vêtements retouchés ou reprisés. Chacun s’affaire à l’habillage, au maquillage et au coiffage.
C’est aussi professionnel qu’à Paris
Sophie travaille pour le cabaret depuis la création. Elle est chanteuse et danseuse professionnelle. Lorsque Tony et Amandine lui proposent de partager cette aventure, elle dit 'oui' sans hésiter : "pour moi, il n’y a aucune différence entre travailler dans un cabaret à Paris ou ici. C’est professionnel. La seule chose qui change, c’est le trajet. Mais comme on est en famille ! Ça va" dit-elle avec un large sourire.
Florence qui est également danseuse et chanteuse professionnelle a rejoint l’équipe, il y a trois ans. "On ne se pose même pas la question. C’est évidement pro. Et, un cabaret à la campagne, c’est très bien. Tout le monde ne peut pas aller sur Paris".
"Ici, pas de problème de stationnement"
Ouvert pour le déjeuner en semaine, le midi et le soir durant le week-end, le Cabaret du bout des prés a séduit une clientèle à la recherche de moins de contrainte. "Ici, on n’a pas de problème de stationnement, ni de circulation" approuve un visiteur venu en groupe.
Un peu plus loin dans la salle, qui peut recevoir environ 150 convives, une femme est attablée avec des amis. "C’est la 3e fois que je viens. À chaque fois, c’est un spectacle différent. Quand je vois le professionnalisme et la qualité des numéros, j’applaudis. J’aime beaucoup" déclare-t-elle.
Pour les uns, c’est l’espace qui fait la différence avec les petits cabarets parisiens. Pour les autres la qualité de la nourriture. À chaque groupe, ses arguments. Plusieurs choix de repas sont proposés au public. Une formule déjeuner à 75 euros, une formule dîner à 85 euros et une formule coupe de Champagne à 49 euros. Le midi, le public est plus âgé que le soir. Certains spectacles comme celui consacré au disco attirent même une clientèle plutôt jeune.
Le Cabaret du bout des prés est ouvert toute l’année. Une belle idée de sortie, loin de l’agitation de la capitale.
www.cabaretduboutdespres.fr