A quelques jours du top départ de la mythique course autour à la voile, Dargaud publie "Seul autour du monde", une BD d'Alexandre Chenet et Renaud Garreta qui nous plonge au coeur même de l'événement. Rencontre avec deux auteurs passionnés.
Un homme, un bateau... et la mer pour unique témoin. Voilà le synopsis, immuable, proposé aux 20 skippers inscrits au départ du prochain Vendée Globe. Pour le reste, tout est à écrire, des semaines et des semaines à lutter contre les intempéries, la mer, les autres concurrents mais aussi contre soi-même...
C'est l'Aventure avec un grand A. Et cette aventure, le scénariste Alexandre Chenet et le dessinateur Renaud Garreta nous proposent de la vivre de l'intérieur avec leur album "Seul autour du monde" à paraître le 19 octobre chez Dargaud. Mais pourquoi avoir choisi le Vendée Globe précisément ?
"Parce que c'est pour nous la plus grande course en solitaire au monde...", explique Renaud Garreta, "L'Everest de la voile", comme on l'appelle ! Humainement une des plus fortes par sa longueur et surtout sa difficulté".
"Je me souviens la tête de Renaud fin novembre 2008...", poursuit Alexandre Chenet. " On était dans un même bureau à travailler sur des choses différentes et il gardait un œil sur ses SMS, voir si quelque chose se passait dans la course. C'était une tête d'enfant, un grand gamin. Je ne sais pas quelle était ma tête, mais sur mon écran, le site du Vendée Globe était discrètement ouvert..."
Pour Renaud, "L'idée, ce n'était pas de raconter la course du vainqueur mais plutôt de s'attacher à comprendre ce que peuvent venir chercher ces hommes et ces femmes skippers dans cette épreuve qui n'est pas comme les autres, même si c'est forcément un peu différent pour chacun d'eux".
"Si tu fictionnes sur du réel...", précise Alexandre, "une petite règle tacite est de laisser l'Histoire dans le même état que celui dans lequel tu l'as trouvé en arrivant. En tout cas c'est une règle que je me fixe. Donc si tu prends un skipper “remarquable” dans l'une ou l'autre édition du Vendée Globe, tu es tenu d'être dans le vrai factuellement. Ce n'était pas notre parti pris"
"La mer, c'est l'élément ultime...", dit Renaud, "jamais la même, toujours en mouvement, vous la parcourez, vous essayez de la dompter, mais c'est toujours elle qui décide de vous amener de grandes joies comme de grandes peines".
"Je ne sais combien il y a de cases dans l'album...", continue Alexandre, "Renaud a dessiné pesque autant de mer que de cases. Je suis sidéré de ne jamais ressentir une seule redondance. Je trouve ça beau et fort. C'est Renaud".
Le pari de ce huis clos à ciel ouvert sur l'une des courses les plus mythiques et les plus attendues était osé mais Alexandre Chenet et Renaud Garreta s'en sortent à merveille. Le scénario est efficace, dense, jamais redondant et les situations, criantes de vérité. Rien d'étonnant, Renaud et Alexandre ont tous deux une expérience de la mer. Ils ont su aussi s'entourrer des bonnes personnes...
"Nous connaissions déjà un peu ce milieu...", confie Renaud. "Moi, je navigue depuis que je suis gamin. Mais pour le Vendée plus spécifiquement, nous nous sommes pas mal documentés. Nous avons discuté avec des personnes qui comptent dans le monde de la voile, comme Didier Ravon, rédacteur en chef de Voiles et Voiliers, ou comme Denis Horeau directeur de course du Vendée Globe. Et comme dit plus haut, nous avons aussi navigué avec "Cali", Arnaud Boissières, qui est vraiment un mec super, c'était un moment formidable. C'est aussi pour ça que l'on pense à ces sujets, faire de belles rencontres".
"Et cet album est l'addition de nos expériences...", pour Alexandre. "De mon côté par exemple, en plus de la voile plaisance, j'ai quelques voyages qui m'ont permis de ressentir des choses, et puis de la montagne...".
Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Alexandre Chenet et Renaud Garreta sur le blog dédié BD ici-même !