Etroitement liés aux commandes publiques des collectivités, les carnets de commande des entreprises du BTP sont en berne, en raison des retards dans les appels d’offres. 2 000 emplois seraient menacés dans la région.
L'eau, l'électricité, l'éclairage public, les routes, l'aménagement urbain, sont l'essentiel de l'activité des entreprises de bâtiment et travaux publics, le BTP. Le secteur travaille majoritairement pour les collectivités, en charge des appels d’offres et des commandes publiques.
Or depuis le mois d'août, la Fédération du secteur enregistre une baisse de 30% des appels d'offres. Elle était de 60% lors de la première période de confinement, au printemps.
"C’est un effondrement des appels d’offres publics", explique Laurent-Emmanuel Dieu, président de la Fédération Régionale des Travaux Publics, alors que la commande publique représente "60 à 70% des chantiers qui garnissent nos carnets de commande".
"Nous sollicitons les maires, les élus qui sont nos donneurs d’ordre pour relancer les appels d’offres et éviter une situation catastrophique en début 2021", réclame Laurent-Emmanuel Dieu. "Les cycles d’appels d’offre sont clairs : s’il n’y a pas d’appels d’offre aujourd’hui, nous n’aurons pas de travail dans quelques mois".
2 000 emplois menacés dans le BTP
Le secteur du BTP représente 20 000 emplois dans la région. Déjà, certaines entreprises ont réduit les effectifs d’intérimaires, d’autres ont relancé des plans d’activités partielles. La fédération estime que 2 000 emplois sont menacés à court terme.Gros donneurs d'ordre en matière de travaux publics, les départements tentent d'accompagner le secteur. Pour faire face à la crise, la Sarthe et la Loire-Atlantique ont débloqué des plans de relance pour soutenir les entreprises locales.
"Au moment de la crise du Covid, nous avons relancé un plan supplémentaire de 21 millions d’euros pour des travaux qui peuvent se faire immédiatement", confirme Philippe Grosvalet, président du Conseil départemental de Loire-Atlantique. Il s'agit de budgets pour des travaux de routes communales et départementales, pour les bâtiments publics et l’habitat, notamment pour la rénovation énergétique.
Si les enveloppes semblent bien disponibles, des blocages persistent, en particulier à l'échelon communal et intercommunal.
"Plusieurs facteurs ont perturbé les appels d’offres, les élections tardives et la mise en place des intercommunalités, avec des équipes qui n’ont pas été opérationnelles immédiatement. Ce temps d’adaptation a été complexe en raison de la crise du Covid", explique Maurice Pirrion, président de l'association des maires de Loire-Atlantique. Il rappelle qu'en octobre, 186 appels d'offre ont été lancés par les communes dans la région.
L'association des maires de Loire-Atlantique prévoit par ailleurs une avance de 30% du montant de la commande dès l'attribution du marché, afin d’accélérer la mise en place des chantiers.
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