Dans le magazine de la création artOtech, nous laissons carte blanche à des artistes pour chorégraphier un lieu. Le danseur vendéen Gianni Joseph a ainsi investi le cloître de l'abbaye millénaire de Fontevraud pour une performance inoubliable.
Dans l'épisode d'artOtech consacré à Simon Richir le créateur de Laval Virtual et tourné à l'abbaye de Fontevraud en Maine-et-Loire, nous avons demandé à Gianni Joseph de chorégraphier le cloître de l'abbaye millénaire.
Son improvisation nous avait saisie par sa puissance et son énergie !
Pour Gianni comme pour la plupart des danseurs venus improviser dans artOtech, la rencontre avec la danse c'est faite durant l'enfance, et parce qu'il a pu rencontrer un intervenant extérieur quand il était en primaire :
"J’ai choisi la danse grâce à l'école. En primaire j'ai eu, grâce à un dispositif municipal, la possibilité de découvrir par des intervenants extérieurs plusieurs activités : mon choix a été l’escrime, l'équitation, le volley, et la danse bien que le seul garçon, ça a été pour moi une révélation. C'était la découverte pour moi et l'enfant timide que j'étais, d'un moyen d'expression autre que les mots, un moyen de communication fort entre le Je et le Nous" .
Passé par le Centre National de Danse Contemporaine d'Angers (CNDC), Gianni Joseph a fondé la compagnie qui porte son nom, basée en Vendée à Fontenay-le-Comte. Pour lui, la danse est indispensable à la société, "elle nous maintient en lien avec le côté primitif de notre destinée ainsi que de notre passé, c'est aussi un lien social, éducatif, ou l'écoute de soi et des autres se révèlent souvent."
Et la période de confinement, comment l'a-t-il vécue en tant qu'artiste ?"Elle oblige à la création : la plupart de mes créations sont nées dans un salon, un jardin, une terrasse, alors ce temps étant obligé, je ne vois pas comment ne pas en profiter puisque le temps est suspendu pour toutes les activités culturelles et sportives.
Je dis ça, après avoir eu l'occasion de faire une petite introspection sur mon parcours artistique, et avec ce temps, le passé, le présent et le futur semblent pouvoir s'aligner avec l'envie de remonter des pièces chorégraphiques drôles, fraîches et dans un rapport proche et complice avec le public.
J'éprouve la nécessité, plus qu’avant, de construire davantage de projets participatifs; le partage de rencontres et retrouvailles.
C'est pourquoi, je souhaite retravailler à partir de "Ladiesmen", une création pour 8 danseurs et une fontaine, une pièce conçue pour des espaces urbains et les fontaines et créée pour le festival des "Accroches cœur" de la ville d'Angers en 2006; c'est une déambulation chorégraphique, inspirée par l'eau comme symbole de vie."
Pour en savoir plus sur la compagnie Gianni Joseph et connaître son actualité, rendez-vous sur sa page Facebook.
Voir ou revoir l'artOtech de Simon Richir auquel Gianni Joseph a participé :
Né à la Roche Sur Yon, Gianni fait ses premiers pas de danse à Fontenay-le-Comte, et continue sa formation au Conservatoire
national d'Angers, il intègre ensuite l'Ecole Supérieure du Centre National de Danse Contemporaine à Angers de 1995 à 1997. Il participe aux créations de chorégraphes tels que Carolyn Carlson, Mathew Hawkins, Joëlle Bouvier, Régis Obadia, Charles CréAnge, Patrick Le Doaré.
Il fonde sa compagnie en 2002 avec laquelle il créé plus d’une douzaine de pièces. Parallèlement, il s'attache à transmettre et
partager ses expériences au travers de créations, stages, répétitions publiques, animations d'ateliers de sensibilisation pour les amateurs ainsi que pour des formations et cours / ateliers chorégraphiques destinés aux professionnels. Conjointement à sa démarche chorégraphique, à l’arrivée de Robert Swinston en 2013, il rejoint la Compagnie du CNDC d’Angers sur le répertoire de Merce Cunningham à la reconstruction artistique et à la transmission pédagogique deson oeuvre. Depuis plusieurs années, il ouvre également son champ d’expériences à l’évènementiel, l’audio-visuel, la mode et le cinéma.
Cette saison, deux projets sont présentés: « Gouaches » pièce pour 12 danseuses , et « Stabat Mater » Duo.