Le 1er septembre dernier, les travaux de rééquilibrage du lit de la Loire ont débuté. Un chantier d’envergure qui s’étend de Nantes aux Pont-de-Cé pour redynamiser la biodiversité d’un des derniers fleuves sauvages d’Europe.
Au cours des XIXème et XXème siècles, le lit de la Loire s’est creusé d’un à quatre mètres. Il a été fortement modifié par la navigation, l’extraction du sable pour le bâtiment et l’agriculture, ainsi que par la construction d’épis en pierre pour diriger l’eau dans un chenal unique.
Remodeler le lit du fleuve
Ces différents aménagements passés ont mené à l’érosion et à l’affaissement du lit du fleuve ce qui n’est pas sans conséquence pour la faune et la flore locale. Alors les Voies navigables de France (VNF) s’attaquent à un chantier titanesque qui prendra fin d’ici 2023.
Au total, près de 700 épis seront remodelés ou détruits pour aider à rehausser le niveau d'étiage de la Loire à l’aide d’énormes engins de terrassement. « Il y aura au total 12 000 m3 d’embranchements qui vont être retirés du lit pour réduire ces épis à des niveaux plus bas. Et puis la Loire reprendra elle-même progressivement du sable avec les courants plus forts l’hiver pour le redéposer au creux du lit », explique Sévérine Gagnol, cheffe unité territoriale Loire VNF. Un projet d’envergure financé par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la Région Pays de la Loire, VNF et l’Union Européenne à hauteur de 42 millions d’euros.
Des travaux pour préserver la biodiversité
Le fleuve est habité et sa population est complétement dépendante du régime du cours d’eau. Alors le Conservatoire d’espaces naturels des Pays de la Loire (CEN) étudie en parallèle l’évolution des différentes espèces indigènes.
En effet, l'un des enjeux des travaux est de préserver tout un écosystème mis à mal notamment dans les bras secondaires de la Loire, fermés par les épis. Ces bras étant moins submergés qu'avant, les cycles biologiques des espèces sont perturbés. «Quelque soit la saison, même l’hiver en période de crue, ces bras sont importants pour un grand nombre d’espèces leur servant de refuge. En effet les poissons migrateurs vont éviter les courants trop rapides du chenal de la Loire et vont s’abriter dans les bras secondaires », précise Valérie Simon, membre du CEN Pays de la Loire.
Historiquement la Loire est un espace refuge pour de nombreuses espèces mais aujourd’hui cette diversité s’est appauvrie. D’ici 2023, les résultats pourraient déjà être visibles avec le maintien de certaines espèces.