Le blocage de l'entrée du port de Nantes a été levé ce jeudi à midi sur décision du tribunal. Mais pour les dockers, l'activité reste toujours à l'arrêt sur les quais.
La CGT des Ports et Docks appellait de nouveau à une opération "ports morts" ce jeudi avec un blocage des ports maritimes français pour protester contre la réforme des retraites. A Nantes, les manifestants ont levé leur barrage à midi sur décision du tribunal judiciaire.
"Ce n'est pas grave", nous a déclaré Pascal Pontac, secrétaire général de la CGT des Ports et Docks à Nantes. "Physiquement, on ne bloque plus l'entrée. On risquait une amende de 1 000 euros par heure. Les camions pourront entrer et sortir mais les marchandises ne seront toujours pas déchargées. Et le port de Saint-Nazaire est toujours bloqué".
Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes et Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille, le trafic de ces ports est fortement perturbé. Les dockers restent sur leur position, "pas de négociation" et demandent toujours "le retrait pur et simple du projet de réforme sur les retraites".
"On est toujours mobilisés" nous a indiquait ce jeudi matin Pascal Pontac, secrétaire général de la CGT des Ports et Docks sur le Grand Port Maritime de Nantes et Saint-Nazaire. Il annonçait une forte mobilisation avec toujours 100% des personnels en grève.
Conséquences sur le transport routier
Le blocage n'est pas sans conséquences sur les organisations de transport de fret maritime ou routier : 85% des flux de transports à l'arrivée comme au départ des ports est assuré par la route.
La présidente de l'organisation des PME du Transport Routier OTRE, Aline Mesples, s'est exprimée sur "l’exaspération des transporteurs routiers dont les conséquences de ces mouvements sociaux sont littéralement mortifères risquant de coûter l’emploi à des centaines de salariés".
L'activité du grand port pénalisé à long terme ?
"J’en appelle à la responsabilité des grévistes". Christelle Morançais, la présidente de la région des Pays de la Loire a lancé un appel au gréviste dans un communiqué de presse ce mercredi. Elle souhaite qu'ils "rétablissent au plus vite les accès du Grand Port Maritime Nantes/Saint-Nazaire". Elle évoque des conséquences "désastreuses pour l’économie locale et pénalisantes à plus long terme pour le Grand Port". Elle précise que des sociétés déroutent déjà leurs marchandises vers d'autres ports. Et selon elle "rien ne garantit, dans un contexte de concurrence très forte, qu’elles voudront, demain, transiter à nouveau par Nantes/Saint-Nazaire. Cela ne peut durer".
Pour les dockers, "les clients reviendront"
"Je ne suis pas inquiet d'un transfert d'activités vers d'autres ports du Nord de l'Europe", nous a déclaré Pascal Pontac secrétaire général de la CGT des Ports et Docks sur le Grand Port Maritime de Nantes et Saint-Nazaire. Pour lui, la zone d'achalandage est locale. "On n'a pas de concurrent. Naturellement, les clients reviendront ici".