Le Breton Pascal Mazé, installé depuis trois ans à Derval en Loire-Atlantique, tente de battre le record de 80 m en apnée dynamique avec une motivation à couper le souffle ce samedi à 17 heures.
Pascal Mazé est un passionné d'apnée, déjà détenteur de plusieurs records, apnée endurance, apnée de surface, il tente ce samedi 29 février de battre le record du monde d'apnée dynamique, comprenez apnée en marchant.Nous avons rencontré Pascal Mazé à l'entraînement
Sur le bord, près des gradins, un homme en tee-shirt et short marche en longeant le bassin. Les premiers nageurs vont arriver un peu plus tard à l'espace aquatique de Derval, dans le nord de la Lore-Atlantique, ce seront les membres d'un club d'aquagym. Le lieu est encore calme alors que peut bien surveiller ce maître-nageur ?Pour le savoir, il faut regarder non pas à la surface mais sous l'eau. On distingue alors, au fond du bassin, un homme qui marche lentement d'un bout à l'autre. Un club de plongée ? Non. Pas de bouteille, pas de bulles. Un apnéiste.
Déjà plusieurs records à son actif
Sous la surface, Pascal avance tranquillement, lesté par quelques kilos qui le maintiennent et lui permettent de marcher au fond.Et puis, il s'est mis à la pêche sous-marine pour finalement se consacrer à la seule pratique de l'apnée.
"Ecouter son corps, ses ressentis..."
"Ça mène vers une écoute de soi, une introspection" aime à expliquer celui qui a écrit un livre sur le sport et la conscience (éditions Améthyste). Et si vous le lâchez sur ce thème, il vous en parlera longuement, calmement, résolument... sur le même rythme tranquille et maîtrisé qu'il adopte au fond du bassin."On apprend à se connaître décrit Pascal, à écouter son corps, ses ressentis, à rester dans le plaisir de la pratique, c'est ce qui nous fait durer, évoluer."
L'écoute corporelle est vitale selon ce sportif qui est capable de rester plus de 7 minutes en apnée statique. "Au départ, on peut avoir une sensation d'euphorie, de confort. Et puis le diaphragme va commencer à spasmer, on a une soif d'air, puis des douleurs musculaires, un goût dans la bouche. Il faut connaître ces signaux-là pour pouvoir les gérer. Ça fait partie du processus d'adaptation à l'apnée."
Se méfier du mental
Mais il faut aussi paradoxalement se méfier du mental."C'est très subtil, précise-t-il. Le mental est tellement fort parfois qu'il peut créer des comportements à risque. Dans la marche en apnée j'ai aussi découvert des signaux propres, des douleurs musculaires qui s'installent dans les cuisses."
Il est alors temps de remonter.
Pour atteindre cet objectif, Pascal s'entraîne jusqu'à deux fois par jour. Et bien sûr, s'impose une certaine hygiène de vie "Mais on n'est pas dans la privation sinon ça devient de l'ascétisme et ça ne dure pas !"
Ne jamais faire d'apnée seul
Et ensuite ? "Je ne me fixe pas de limite d'âge" déclare-il. Il a 47 ans. "Je sais que l'homme a un potentiel important qu'il faut aller chercher. Tout est ouvert, tout est possible."Mais une chose est sûre : pas question de jouer avec le feu. Ne jamais faire d'apnée seul est une règle absolue. La première à respecter si on veut aller toujours plus loin.
► Notre reportage à Derval