La précarité menstruelle, c’est la très désagréable sensation pour une fille ou une femme de n’avoir pas l’hygiène indispensable lors de ses règles, chaque mois, juste parce qu’elle n’en a pas les moyens. Le Département de Loire-Atlantique veut agir.
Philippe Grosvalet le jure, le président du Conseil Départemental de Loire-Atlantique n’a pas attendu la sortie du rapport parlementaire pour s’emparer de ce sujet.
Le 11 février dernier, deux députés, Romeiro Dias (LaREM) et Bénédicte Taurine (LFI), toutes deux membres de la délégation aux droits des femmes, ont rendu leur rapport parlementaire sur les menstruations.
Des sénateurs avaient également interpellé le gouvernement sur cette question sensible : comment faire quand on est une femme et qu’on n’a pas les moyens de s’acheter des serviettes hygiéniques tous les mois ?
"C’est le rôle d’une collectivité, déclare Philippe Grosvalet, de mettre sur la place publique les sujets parfois un peu tabous !".
Tout d’abord, une communication dont les détails restent à définir mais sans doute par voie d’affiche pour faire connaître une collecte dans les commerces de serviettes hygiéniques ou de protège-slips. Collecte réalisée par différentes associations durant la dernière semaine d’avril.
Les produits récoltés seront ensuite redistribués par ces associations aux populations concernées, femmes sans domicile ou isolées et avec peu de ressources.
Des "kits premières règles"
Ensuite, à la rentrée 2020, des "kits premières règles" seront distribués aux filles, élèves de sixième dans les collèges du département. Ces kits comprendront des protections féminines et un livret pédagogique sur l’hygiène intime."Cela permettra de travailler à l’éducation au corps avec les infirmier(e)s" précise Marie-Paule Gaillochet, Conseillère départementale en charge de l’égalité des droits.
D'autres structures participeront aussi à cette expérimentation, associations de protection de l'enfance ou d'aide aux populations en difficulté.
« Ça fait un an qu’on travaille sur le sujet, précise Marie-Paule Gaillochet. On a fait un état des lieux avec les collèges et les associations caritatives. »
Des protections respectueuses du corps des femmes
Dans les collèges, pas de tampons mais des protections type serviette ou protège-slips.« L’objectif est de proposer des protections de qualité explique-t-elle, en coton bio. »
Et pour impliquer le public, hormis la campagne d’affichage, une opération « une place de spectacle achetée, un paquet de protections féminines offert » sera proposée lors du spectacle « Portés de femmes » fin avril au Grand T. En fait, un appel au don auprès des spectateurs.
A noter que la ville de Nantes propose de son côté, avec l'aide d'associations, des protections périodiques aux personnes en précarité dans les bains-douches municipaux et au restuaurant social Pierre Landais, ces deux strutures devant être regroupées dans l'espace Agnès Varda inauguré le 16 mars prochain.
Les structures partenaires
Les six collèges qui expérimenteront les distributeurs gratuits de protections féminines :Stendhal et Rosa-Parks à Nantes, Bellevue à Guémené-Penfao, Piere-Abéliard à Vallet, Louise Michel à Paimboeuf et Pierre Norange à Saint-Nazaire.
Les associations partenaires :
Saint-Benoît Labre, Secours Populaire, Croix Rouge Française, Planning Familial, Parrains par Mille, Restos du Cœur et l'Espace Simone de Beauvoir.