C'est une belle idée de sortie en semaine ou le week-end pour les amoureux de la nature et plus particulièrement de l'estuaire de la Loire. Une croisière Marine et Loire de 120 km entre Nantes et Saint-Nazaire avec un guide, spécialiste de l'histoire et de la biodiversité de l'estuaire.
A l'embarquement, chacun se trouve une place assise sur le pont principal, le pont supérieur ou en cabine. Mais au fil de la croisière, beaucoup finiront debout pour le plaisir de profiter du spectacle qui se trouve tant à tribord qu'à bâbord.
Après avoir largué les amarres à la gare maritime de Nantes, on parcourt quelques dizaines de mètres vers l'amont pour effectuer un demi tour et cap ensuite sur l'estuaire.
Un guide conférencier à bord
La balade va durer deux heures trente et offre une vision du fleuve d'une très grande richesse, depuis le port industriel de Nantes jusqu'à l'arrivée à l'écluse du bassin du port de Saint-Nazaire, en passant par toutes les communes qui bordent la Loire et les zones humides.
Dans la cabine, sur le pont inférieur, certains commandent une boisson chaude au bar, d'autres choisiront plus tard dans la matinée de trinquer lorsque l'Iroko sera en vue de l'embouchure.
En attendant, et pendant tout le périple, Michel Mayol sera au micro. Ce membre de l'association Bretagne Vivante est un spécialiste de l'estuaire de la Loire, tant pour son histoire industrielle que pour son écosystème. L'association, fondée entre autres par Jean-Claude Demaure, ex-adjoint à l'environnement de Nantes (décédé en 2016), collabore avec Marine et Loire depuis une dizaine d'années.
"On a commencé par une ou deux sorties informelles, se souvient Michel Mayol. Et puis ça s'est institutionalisé." Bretagne Vivante partage ces interventions sur la croisière avec Estuarium, une autre association de défense de l'estuaire.
"Même si on fait plusieurs fois la croisière, on a ainsi des points de vue différents" fait remarquer Aurélie Roussel, assistante commerciale à Marine et Loire.
Un spot migratoire aussi important que la Camargue
Ancien professeur d'écologie au lycée agricole de Derval, Michel Mayol connait cette partie du grand fleuve comme sa poche et fait profiter les croisiéristes de son savoir. Parfois, ce grand défenseur de l'environnement place une banderille sur le Grand Port Maritime, (ex port autonome de Nantes Saint-Nazaire) aménageur des rives de la Loire, même s'il reconnaît qu'aujourd'hui, "on se parle avec le Grand Port Maritime, il n'y a plus de relations conflictuelles."
Mais, au passage de Donges, il rappelle tout de même que dans les années 90 un grand projet d'extension des activités portuaires menaçait la rive nord de la Loire, et notamment ses roselières, projet abandonné depuis.
A l'occasion d'une vue sur des cigognes, la biodiversité s'expose et le guide la pointe du doigt. "L'estuaire de la Loire est une mosaïque de milieux totalement différents et extrêmement intéressants. Le site de Donges est un spot migratoire aussi important que la Camargue" nous apprend Michel. Une paire de jumelles n'est pas superflue d'ailleurs lors de ce périple.
Les œuvres du parcours Estuaire
Au fil de l'eau, on aperçoit les œuvres artistiques créées et implantées de façon pérenne lors des différentes éditions du parcours Estuaire Nantes Saint-Nazaire imaginé par Jean Blaise de 2007 à 2012 : la maison dans la Loire, les colons, Méconcevable (le bateau mou), la villa cheminée... A noter que, durant la période estivale en juillet et août, Marine et Loire fait appel à un guide conférencier du Voyage à Nantes pour commenter plus en détail les sculptures et autres créations artistiques. Il est proposé également un prolongement de la croisière bateau par un parcours en car permettant de découvrir les œuvres non visibles depuis l'Iroko.
Le patrimoine industriel des bords de Loire
Toute l'activité industrielle se déroule sous les yeux des croisiéristes. La centrale électrique de Cordemais, la raffinerie de Donges puis les terminaux du port de Saint-Nazaire, pétrolier, gazier, conteneurs... Le guide les connaît tous ainsi que les grands navires qui viennent y décharger leur cargaison. "Si on veut porter un message, précise Michel Mayol, il faut être crédible."
Et le message est clair, l'estuaire de la Loire est une richesse qu'il faut protéger. Probable que les passagers de l'Iroko l'auront compris. "Vous connaissiez cette balade ?" demande une dame à sa voisine. "Oui, je l'ai déjà faite une fois", répond celle-ci. "Moi deux fois" répond une autre.
"En moyenne, précise Aurélie Roussel, on a entre 80 et 100 personnes par trajet. On a pas mal de seniors sur l'avant et l'après saison, des gens de la région nantaise. L'été, on touche une clientèle plus large, des étrangers, et plus familiale."
L'arrivée à Saint-Nazaire se fait aux environs de midi et demi. On peut reprendre (en achetant le billet retour) le bateau pour la remontée vers Nantes dans l'après-midi. Le commentaire de Michel sera alors plus porté sur la biodiversité que sur le patrimoine industriel.
On peut aussi choisir de prendre un TER avec un prix réduit que permet d'obtenir le billet de la croisière.
Croisières entre Nantes et Saint-Nazaire avec Marine et Loire
Aller simple : 27,50€, tarif réduit 24€. 15€ pour les moins de 18 ans. 3€ pour les moins de 3 ans.
Aller retour : 42€, tarif réduit 37,50€. 25,50 pour les moins de 18 ans. 5€ pour les moins de 3 ans.
Jours et horaires sur marineetloire.fr