François de Rugy, député de Loire-Atlantique et ex-candidat écologiste à la primaire de la gauche, a annoncé le 22 février son soutien à la candidature d'Emmanuel Macron à la présidentielle, plutôt qu'à celle de Benoît Hamon, vainqueur du scrutin.
"Je m'engage dans cette élection présidentielle au côté d'Emmanuel Macron", a déclaré sur Franceinfo le président du Parti écologiste, qui comme tous les candidats à la primaire s'était engagé à soutenir le vainqueur du scrutin, en l'occurrence Benoît Hamon. M. Macron, lui, n'était pas engagé dans cette consultation.
"Je préfère la cohérence à l'obéissance", a justifié le député de Loire-Atlantique, également vice-président de l'Assemblée, qui a toutefois reconnu que M. Hamon était "légitime pour être le candidat du Parti socialiste", grâce à sa large victoire à la primaire, pour laquelle M. de Rugy a réuni 3,82 % des voix.
François de Rugy : "je choisis de m'engager dans la recomposition politique qui a été lancée par Emmanuel Macron" #8h30aphatie pic.twitter.com/nilhEZwP98
— franceinfo (@franceinfo) 22 février 2017
Réaction chez les élus PS
"François de Rugy a signé un engagement sur l'honneur de soutenir le vainqueur de la primaire. Ne pas respecter sa parole est une faute morale", a dénoncé le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis sur son compte Twitter."Le choix de François de Rugy est cohérent et responsable. Heureux de défendre à ses côtés une écologie positive et progressiste", a en revanche salué Gérard Collomb, maire PS de Lyon et soutien d'Emmanuel Macron, également sur Twitter.
"Je ne vais pas mentir aux Français. Je ne me vois pas leur dire qu'après tout ce que j'ai dit dans la primaire, (...) ça y est je suis convaincu par le projet de Benoît Hamon alors que ce n'est pas vrai", a poursuivi M. de Rugy, citant le revenu universel et le 49-3 citoyen comme deux points de profond désaccord.
Une tentative d'union mal digérée
Autre grief de l'élu écologiste contre le candidat socialiste, la main tendue au candidat écologiste Yannick Jadot et à celui de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon en laissant de côté Emmanuel Macron."Benoît Hamon (...) a fait un choix politique. C'est de dire (...) Je propose une majorité gouvernementale à Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Ce n'est pas du tout le rassemblement tel que je le concevais", a-t-il expliqué.
"Face à la poussée de Marine Le Pen (...) il y a une recomposition politique sur des vrais clivages structurants (...) ouverture-fermeture, progrès-régression", a-t-il assuré, fustigeant le "vieux clivage gauche-droite". "Les idées que j'ai défendues dans la primaire, elles sont plus proches des idées défendues par Emmanuel Macron que des idées défendues par Benoît Hamon", a-t-il ajouté.
Un revirement surprenant
Le 17 janvier, M. de Rugy avait pourtant critiqué Emmanuel Macron qui "n'allait pas dans le sens de l'écologie mais (...) plutôt dans le sens de l'ancien monde". "Il a été auditionné (...) par le WWF. Il a fait évoluer ses positions", s'est-il défendu mercredi.Pour ce qui est du programme économique, "j'ai défendu dans la primaire l'augmentation du salaire net et la baisse du coût du travail par le transfert des cotisations vers la CSG, c'est exactement la même proposition qu'a Emmanuel Macron", a ajouté M. de Rugy.
François de Rugy a également assuré qu'il n'avait "rien négocié" pour accorder son soutien à Emmanuel Macron. Interrogé sur la possibilité d'adopter l'étiquette En Marche! pour sa campagne de réélection en Loire-Atlantique, le député a répondu : "nous verrons, mais logiquement oui".