Insolite : à Préfailles, un magasin musée à voir absolument

Si vous passez par la commune de Préfailles, dans le pays de Retz, surtout, allez jeter un œil au Grand Bazar, un magasin situé dans le bourg et qui vous enchantera. Mais attention, pour profiter pleinement des lieux, il vous faudra lever la tête, les trésors sont au plafond.

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Préfailles, à quelques kilomètres au nord de Pornic. Il y a une jolie balade à faire le long de la côte sauvage. Petites criques et pêcheries.

Et puis une fois de retour sur la place, au niveau du parking un peu au dessus de la chapelle, prenez dans la Grand'Rue à droite. 

Quelques mètres plus loin, sur la droite, il est impossible que la façade du magasin n'attire pas votre regard. 
 

Le Grand Bazar parisien

"Quand mon arrière arrière grand-père a fait construire le magasin, explique Sophie, descendante Deffain et actuelle propriétaire du Grand Bazar de Préfailles, il s'est inspiré du pavillon Baltard à Paris. D'ailleurs, le premier nom du magasin, c'est le Grand Bazar Parisien. A l'époque, il n'était ouvert qu'en juillet et août."

Effectivement, on sent l'influence parisienne avec les arches de fonte et les larges vitrines de verre.

Trouver une telle architecture à cet endroit est assez étonnant. Mais le plus surprenant reste à découvrir.

Pour cela, il faut passer à côté du présentoir de pelles multicolores de plages, vous savez, ces pelles en fer au manche de bois, rouges, vertes ou bleues qui font s'arrêter tous les gosses et se souvenir les papas...
 

Des souvenirs et des cerfs-volants

Une fois la porte poussée, vous commencez à penser que vous allez passer un certain temps dans ce magasin qui mérite bien son nom de "Grand Bazar".

Spécialités locales, caramels au beurre salé, terrines, biscuiterie Saint-Michel, boîtes de coquillages, torchons, cartes postales et comme on ne fait pas encore les boules à pluie, ce qui serait plus local, il y a aussi les boules à neige.
Très rapidement, le regard est attiré par de drôles de choses qui ornent le plafond. Tiens, se dit-on, le proprio est un passionné de cerfs-volants, il en a reproduit de vieux modèles qu'il doit vendre.

Double erreur. D'abord, ce ne sont pas des reproductions mais d'authentiques cerfs-volants centenaires pour certains et, deuxièmement, ils ne sont pas à vendre. 
 

Patrimoine familial

"La collection fait partie du magasin, confirme Sophie, c'est le patrimoine familial. Ce n'est pas moi qui vais les vendre !"

On a bien compris qu'ici, on regarde mais on n'achète pas. Enfin, pas ce qui est au plafond.

Certains sont plus colorés pour reproduire le plumage des oiseaux, l'hirondelle, le goéland ou le pigeon, d'autres ont des géométries plus recherchées. Il y en a aussi qui font la promo de marques connues dans les années 70.

Certains jours, Sophie laisse la place à son père, Georges. Le retraité à confié les rênes du magasin familial à sa fille mais aime revenir faire des remplacements régulièrement. Vous le trouverez derrière le comptoir, un peu au fond, discret mais prêt à donner quelques explications. D'ailleurs, il lui arrive, muni d'un micro, de faire le guide pour de petits groupes de randonneurs notamment.
Mais d'où vient cette superbe collections qui regroupe une centaine de pièces ?

D'un grand-père de Georges, Charles Deffain. Pas le Charles qui a construit le Grand Bazar, un autre ! Dans les années 1910, il s'était associé avec un fabricant pour produire des cerfs-volants dans une usine à la Courneuve et les vendre dans son magasin à Paris. A l'époque, c'était un jouet prisé des familles aisées.
 

Des cerfs-volants publicitaires 

En 1970, alors que la famille est de retour dans l'ouest, René, le fils de Charles, perçoit le filon du cerf-volant publicitaire qu'il décide de produire dans l'usine transférée à Préfailles dans les années 30.

Lorsque le consommateur achetait un paquet de lessive ou de pâtes, il pouvait avoir un bon qui lui faisait gagner un cerf-volant en kit aux couleurs de la marque.

Et puis, le cerf-volant s'est de plus en plus démocratisé, les matériaux ont évolué. Adieu le bambou, le peuplier, le coton et les baleines de parapluie pour les ailes, bonjour le plastique. Et l'usine de Préfailles a fermé en 1985.
Et il y en a encore d'autres qui sont restés dans les cartons. Mais ils sont trop vieux aussi pour voler.

"Ils se déchirent, raconte Sophie Deffain, la toile est cuite, j'en ai cassé plusieurs dans les années 90 sur le plateau de la chapelle, près de la plage."

Le Grand Bazar reste donc le seul endroit où l'on peut découvrir cette superbe collection ou sur le site internet du magasin qui fourmille de détails intéressants.

Ainsi l'aéro-photo, l'un des plus anciens, qui date de 1903 et qui permettait à l'époque de prendre des photos aériennes.

Un peu l'ancêtre du drone quoi.
 
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