Législatives 2024 : le front républicain a fonctionné, aucun député RN n'a été élu en Pays de la Loire

C'est l'une des surprises de ce scrutin. Dans les Pays de la Loire, aucun député du Rassemblement National n'a été élu au second tour des élections législatives. Les reports de voix et l'appel à un front républicain ont fonctionné.

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Une clameur collective et des applaudissements. À Nantes, les militants qui s'étaient rassemblés sur la place de Bretagne ont laissé éclater leur joie lors de l'annonce des résultats provisoires et de la projection des tendances pour la répartition des sièges à l'Assemblée nationale.

Sur 29 candidats RN ou assimilés, aucun n'est élu

Trois heures plus tard, le résultat annoncé se confirme : aucun député du Rassemblement National n'est finalement passé dans les Pays de la Loire, malgré la qualification au deuxième tour de 29 candidats RN ou assimilés et l'incertitude que faisait peser les 26 triangulaires et la quadrangulaire.

"On s'attendait au moins à ce que le Rassemblement National ait deux voire trois députés", rappelait dimanche soir le politologue Arnauld Leclerc. "Au fond, cette élection s'est jouée sur le fait que l'ensemble du camp républicain au sens large a formé un barrage, ce qui montre qu'il y a encore un élément moral d'appréciation lorsque le Rassemblement National est en jeu."

Un soulagement, mais sans crier victoire

À Nantes, un groupe de jeunes femmes venues suivre le résultat sur la place de Bretagne évoque un réel soulagement, mais ne veut pas crier victoire : "Même si là, aujourd'hui, le Front populaire pour lequel on a voté est passé, rien n'est encore acquis. Il va y avoir encore d'autres événements majeurs dans les prochaines semaines, les prochaines années. Et on a bien vu, les résultats, ce n'est pas non plus majorité absolue. Donc, il faut qu'on continue de rester attentifs et qu'on continue de se battre pour nos idées."

Le soulagement aussi, c'est ce qui domine dans la déclaration de Matthias Tavel, député sortant LFI réélu sous la bannière du Nouveau Front Populaire, qui demandait dimanche soir à ce que l'union de la gauche soit à la tête du gouvernement : "Nous avons besoin d'être tous ensemble pour gouverner le pays, pour réparer les dégâts qui ont été causés par exemple en termes d'injustice sociale, augmenter le SMIC, abroger la réforme des retraites, commencer à préparer la rentrée scolaire sur d'autres bases que celles qui étaient prévues par exemple avec le choc des Savoirs, rattraper le retard pris en matière écologique"

Nous l'espérons, la victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2027.

Gauthier Bouchet

Candidat RN (8e circonscription de Loire-Atlantique)

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Malgré la victoire sans appel de Matthias Tavel, avec 61,68 % des voix, son adversaire, Gauthier Bouchet, candidat RN pour la 8ᵉ circonscription de Loire-Atlantique a donné rendez-vous aux électeurs pour les législatives de 2027, "après, nous l'espérons, la victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2027. Parce que la gauche, le Nouveau Front Populaire, ne va pas probablement bien gérer le pays, que ce soit sur la politique migratoire, la politique industrielle, nos libertés publiques. Tout sera mal géré, ça va être un chaos et une anarchie pas possibles."

Christophe Béchu souhaite redevenir maire d'Angers

Dans le Maine-et-Loire, Christophe Béchu, maire d'Angers et actuel ministre de la Transition écologiste a affirmé sa satisfaction de voir l'Assemblée Nationale échapper à une majorité RN, déclarant également qu'un autre match commençait : "Le Président de la République va avoir à tirer les conséquences de ce scrutin. Moi, à titre personnel, ce soir, je peux vous indiquer que je n'aspire pas à retrouver des fonctions gouvernementales dans un contexte de coalition. Quelle que soit la tête de ce gouvernement, vous nous le dites ce soir, je ne ferai plus partie du gouvernement, vous Christophe Béchu. Je vous le confirme, mon intention est de rentrer à Angers."

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La région conserve la plupart de ses élus, malgré la forte progression du RN

Malgré le coup de tonnerre de la dissolution, la couleur politique ne change pas dans la région, à deux exceptions près dans l'agglomération nantaise où la gauche gagne des sièges, notamment dans la circonscription de Sarah El Haïri, malgré son statut de ministre sortante.

Cependant, le premier tour a démontré la forte progression du Rassemblement National. Dans la troisième circonscription du Maine-et-Loire, par exemple, le candidat RN Edouard Bourgeault était arrivé largement en tête avec 37,84 % des voix au premier tour, plus de dix points devant la députée sortante Anne-Laure Blin (23,87 %).

Donnée sortante, elle est finalement largement réélue (57,17 %)  grâce au désistement du candidat NFP. Dimanche soir, la députée LR a tenu un discours de rassemblement et remercié ses électeurs : "Je leur dis que je suis la députée de tous les Français, de tous les habitants pour le territoire. Et c'est le sens du travail que j'ai toujours mené et que je continuerai demain à mener. Vous pourrez travailler demain avec des forces de gauche, aujourd'hui majoritaires."

C'était la première fois qu'on faisait une dissolution derrière une claque électorale. Et ça ouvre un espace tout à fait indécis.

Arnauld Leclerc

Politologue

Si elle n'a pas bouleversé le paysage politique des Pays de la Loire, cette élection marque un tournant, avec la forte progression du vote RN, à des niveaux jamais atteints auparavant, constate Arnauld Leclerc, politologue : "C'était une décision à très haut risque de la part du président de la République et que c'était la première fois qu'on faisait une dissolution derrière une claque électorale. Et ça ouvre un espace tout à fait indécis. "

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À deux ans et demi de l'élection présidentielle, l'incertitude demeure sur l'avenir d'un pays plus fragmenté que jamais.

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