Montbert, Loire-Atlantique : un rassemblement festif et militant pour lutter contre "Amazon et son monde"

Stands, échanges et prises de parole à Montbert. Quelques 300 personnes participaient ce samedi à la "Grande Foire" organisée par les associations contre l'implantation d'Amazon. Ils ont reçu le soutien d'EELV et de la France Insoumise.

Ici, les livres ne parcourent pas des milliers de kilomètres pour parvenir à leurs lecteurs... Ils sont donnés, ou vendus à prix libre, symbolique. De la main à la main.

Ici, c'est au Butay, un lieu dit situé sur la commune de Montbert au sud de Nantes. 

Ici, c'est à proximité du site convoité par le géant du commerce en ligne Amazon pour implanter une plateforme logistique. 

Un projet qu'une quinzaine d'associations réunies sous la bannière du collectif "Stop Amazon 44" dénonce depuis plusieurs mois.

Ce samedi 29 mai, ils ont décidé de s'emparer des terres pour y installer une "zone commerciale de proximité" éphémère et festive.

Ils ont convié éditeurs, libraires indépendants, producteurs locaux à venir les rejoindre pour montrer, par l'exemple, le monde auquel ils aspirent. Diamétralement opposé à celui qu'incarne le numéro un du e-commerce.

Amazon envisage en effet d'implanter 185 000 mètres carrés d'entrepôt. Selon le collectif ANINA (Amazon Ni Ici Ni Ailleurs), non seulement cela contribuera à artificialiser les terres agricoles mais de nombreuses nuisances sont à craindre. 

Les associations estiment que 3 200 véhicules légers, et 300 véhicules lourds, vont circuler en plus tous les jours.

"Ça va impacter tout le sud Loire, toutes les petites villes autour et l’accès au périphérique", s'indigne Dominique Duval du collectif ANINA. "Quand il y a des installations de plateforme comme ça, les riverains se réveillent parfois trop tard. "

Un même lieu et deux visions du monde qui s'opposent

D'un coté, des citoyens qui s'insurgent contre cet emblème d'une mondialisation effrénée "qui  fait venir du monde entier des marchandises au mépris des échanges locaux, du travail pérenne et de l’empreinte carbone. Elle généralise l’automatisation du travail, avec des conditions dégradées et aliénantes pour ses employés. La numérisation dont Amazon est le nom n'est pas synonyme de dématérialisation : Ses structures économiques continuent à reposer sur des infrastructures bien concrètes qui artificialisent les terres,et font monter la pollution dans les territoires desservis . Les campagnes ne doivent pas être une réserve foncière toujours disponible aux mains des aménageurs urbains et des multinationales qui pratiquent à outrance l’optimisation et la fraude fiscale".

De l'autre, une entreprise qui par le biais d'une agence de communication, affirme son souci  " de nous implanter de façon harmonieuse localement, au bénéfice de nos clients, mais aussi de nos salariés, des nombreuses entreprises indépendantes qui s’appuient sur nous pour leur activité, comme des communautés voisines de nos sites " 

Amazon précise qu'elle "développe des projets ambitieux pour protéger l’environnement et atteindre la neutralité carbone dès 2040 dans le cadre du « Climate Pledge » (100% d’énergie renouvelable d’ici 2025, véhicules électriques, construction responsable etc.)" et qu'elle  "propose des opportunités d’emplois attractives dans un environnement de travail idéal pour développer une carrière".

Mais ici comme ailleurs, le géant américain peine à défendre son modèle. Et ses éléments de langage à convaincre.

De nombreux politiques ont décidé ces derniers mois de s'afficher aux cotés des mouvements citoyens. Avec, en ligne de mire les élections régionales 

C'était le cas ce samedi à Montbert. Matthieu Orphelin, tête de liste aux régionales, accompagné d'Eric Piolle, le maire vert de Grenoble ainsi que d'Ugo Bernalicis, député France Insoumise a ainsi affirmé que s'il était élu à la tête de la Région, il lutterait contre l'installation d'Amazon à Montbert.

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