Que faire quand on a un enfant handicapé mental et que l'âge venant on ne se sent plus capable de s'en occuper ? Aidant et aidé vieillissent ensemble mais arrive le moment où la vie commune n'est plus possible. Et les places d'hébergement manquent terriblement. Témoignage près de Nantes
L'espérance de vie a augmenté. Une bonne chose. Mais il faut l'assumer et pour tous. On évoque souvent le boom des seniors, et parmi ces têtes grises il y a les seniors handicapés mentaux qui sont également plus nombreux notamment dans une région comme les Pays de la Loire qui attire de plus en plus de monde. On se trouve donc devant des situations difficiles, avec une famille composée de deux retraités qui ont à leur charge un adulte handicapé mental. Tout ce petit monde prend de l'âge et le quotidien devient lourd à assumer. L'Adapei, association qui accompagne en Loire-Atlantique les familles de déficients mentaux, gère ainsi une longue liste d'attente de personnes qui demandent une place en hébergement permanent. Parce que la famille ne peut plus les assumer.
>> VIDÉO. La chronique Génération Senior du 2 juin
Déficience intellectuelle, autisme, trisomie, le phénomène du vieillissement de cette population handicapée n'a pas été anticipé et le nombre de place est très insuffisant malgré un gros effort de rééquilibrage en Loire-Atlantique, département longtemps à la traine sur cette question. "L'hébergement est une solution parmi d'autres, ajoute Béatrice Loppion, directrice-adjointe personnes âgées personnes handicapées au Conseil Départemental. Il faut y ajouter les familles d'accueil, les aides au maintien à domicile, l'hébergement dans un foyer n'est pas la solution unique et idéale."
Le Conseil départemental va tout de même créer 20 places supplémentaires d'ici la fin 2017.
Jérôme n'a pas le même rythme que nous..."
A Saint-Aignan de Grand lieu, Marie-Josée et Jean-Luc ont pris chez eux le frère handicapé de Marie-Josée. Jérôme a 52 ans. Il vivait auparavant chez sa maman mais elle est décédée. Marie-Josée et son mari ont donc pris le relai, le reste de la famille vient en soutien de temps en temps et toutes les décisons concernant Jérôme se prennent collectivement. Mais il y a deux ans, Marie-Josée a été victime d'un AVC qui lui laisse aujourd'hui des séquelles physiques. Elle a du mal à se déplacer. Il est donc devenu indispensable de trouver une place pour héberger Jérôme.
"Nous nous apercevons qu'en vieillissant Jérôme n'a pas le même ryhme que nous, il n'aime pas sortir et il faut être patient avec lui " explique Marie-Josée qui rend hommage aux efforts que fait Jean-Luc pour s'occuper également de son beau-frère handicapé. Ils savent qu'ils vont peut-être devoir attendre encore longtemps une solution. Pour le moment, ils soufflent un peu grâce à l'hébergement temporaire. 90 jours par an. C'est toujours ça. Et Jérôme aussi apprécie ces périodes passées au foyer Adapei où il a pris ses habitudes.L'Adapei est une association qui défend les intérêts des personnes handicapées souffrant de déficiences mentales. Elle gère aussi des structures et des services pour les accompagner. Dans ce domaine il y a aussi l'ADMR.