Le syndicat Force Ouvrière a manifesté pour la revalorisation des revenus des personnels soignants, à Nantes ou à Saint-Nazaire, la revendication est la même, 1 500 euros en plus pour l'ensemble des personnels soignants, CHU, CH et Ehpad.
"Tous les personnels hospitaliers ont donné de leur temps et de leur énergie pour traverser la crise du covid-19, tous méritent une revalorisation de leur salaire et une meilleure considération de la part de la société."Force Ouvrière est le premier syndicat à manifester publiquement sa volonté de voir revaloriser les métiers des soignants. Ils étaient une petite centaine en début d'après-midi devant l'Hôtel Deurbroucq, la direction du CHU de Nantes, une cinquantaine au Centre Hospitalier de Saint-Nazaire.
"Tous ensemble, syndiqués, non syndiqués, nous devons affirmer au gouvernement que nous exigeons la satisfaction de nos revendications et que nous refusons la division !" proclame Stéphane Naulleau secrétaire adjoint de FO au CHU de Nantes.
Et de réclamer 1 500 euros immédiatement sous forme de prime pour tous, et 300 euros de revalorisation mensuelle, en même temps que des moyens humains dans les services. "On a fait la démonstration avec le covid, que la médecine ambulatoire ça ne marche pas !"
Cette prime de 1 500 euros du point de vue de FO devrait être payée par l’État, et pas une prime de 500 euros payée sur les fonds propres des établissements. "Les directions des hôpitaux auraient la possibilité de faire grossir cette enveloppe mais sur leurs fonds propres, au détriment d'autres besoins."
"Les risques liés au Covid-19 sont les mêmes partout, nous avons, nous aussi, organisé nos services en ce sens, changé souvent d’horaires, de service, soigné des patients du Grand-est. Les risques sont les mêmes pour tous, la prime doit être la même pour tous et non pas pour nous diviser’’, ajoute Yann Lefol, délégué syndical FO à Saint-Nazaire.
Une revalorisation pour tous
"Au CHU de Nantes, comme dans de nombreux autres hôpitaux, seuls 40 % des salariés (quel que soit leur grade) pourront toucher la prime de 1 500 euros ! Pour beaucoup d’autres ce sera seulement 500 euros." Et Stéphane Naulleau de reprendre : "tous les hospitaliers ont pourtant largement contribué à gérer la situation COVID. Et pour une immense majorité d’entre eux sans moyen de protection adaptés.Rappelant ainsi que la mise en œuvre de moyens de protection conte le covid a été longue et laborieuse. Que tout n'est pas réglé, l'approvisionnement en surblouses et en masques reste sous tension, de même que les besoins en pharmacie communs aux blocs chirurgicaux et aux services de réanimation.
Ce service des Urgences, composé d’infirmiers(ères), aides soignant(e)s, brancardiers, agents administratifs, ASH, a été entendu cet hiver par la direction de l’établissement qui a créé 13 ETP dans ces différents métiers, mais désormais ce sont les lits qui sont manquants, à une heure où les bienfaits du Plan Blanc s’estompent et où les consultations reprennent dans tous les services.
"Il nous manque clairement des lits et des moyens pour travailler, nous le voyons bien, à l’heure où nous sommes en train de retrouver le rythme d’avant en matière de passages aux urgences" dit Fabien Paris, membre du collectif urgences à l'hôpital de Saint-Nazaire. 110 à 120 personnes travaillent dans ce service.
Les Ehpad également
Parmi les manifestants nantais devant la direction du CHU, un groupe de blouses bleues. Ce sont des personnels soignants de l'Ehpad de La Madeleine à Nantes."Nous aussi nous réclamons la prime de 1 500 euros et une revalorisation des salaires des personnels des Ehpad. Nous sommes en première ligne depuis le début, dans des conditions difficiles. Encore plus difficiles dans notre établissement du fait d'une totale absence de direction. Nous nous sommes organisés pour ne pas dire débrouillés, entre nous sur la question des masques des précautions et des gestes barrières avec les résidents !" affirment dans un bel élan le groupe des soignantes.
FO milite également pour la reconnaissance comme maladie professionnelle de tous les cas "covid" quelle que soit la profession exercée.