Cette semaine à FootStage Atlantique, à Saint-Sébastien-sur-Loire, près de Nantes, sur 120 stagiaires, 27 sont des filles. C’est un record pour la structure, qui propose des stages d’été depuis plusieurs années.
Jovany Delouche, directeur de FootStage Atlantique, précise : “Cette semaine, le niveau des filles est quasi-identique à celui des garçons. Les filles sont très motivées, il n'y a pas de différence, ce qui est un réel plaisir pour nous.”
12 307 licenciées dans les Pays de la Loire
Les inscriptions pour les stages d’été ont eu lieu en mars-avril, bien avant le début de la Coupe du Monde de football féminin. Le processus était donc déjà en marche, mais la médiatisation de cette dernière a peut-être poussé certaines filles à s’inscrire au dernier moment. Au 6 juin 2019, on comptait ainsi 12 307 filles licenciées, sur un total de 170 000 dans les Pays de la Loire.
“On montre que les filles ont du niveau”
Alice Carton est milieu axial. Cela fait sept ans qu’elle joue en club. “C’est bien de faire un stage mixte, on montre que les filles ont du niveau quand même. Jouer avec des garçons c’est toujours bien, c’est un niveau différent”.
“La coupe du monde a dû faire un peu effet. C’est bien parce que comme il y a de plus en plus de filles qui viennent, ça incite les autres à tenter. Il y a de plus en plus de foot féminin, on voit des filles qui s’inscrivent, c’est chouette. C’est chouette parce que ce n’est pas le même jeu. Et puis les garçons, ils simulent trop !”
►Notre reportage à Saint-Sébastien-sur-Loire
“Des joueurs comme les autres”
Louis Vivien, 17 ans, vient de Montpellier. Ce défenseur central souligne : “C’est intéressant de jouer avec les filles, parce que ça permet de développer le football féminin, moins populaire que le football masculin. Plus il y a de joueurs, plus ça devient populaire, c’est comme pour le début du football masculin. Et peut-être qu’à un moment ça arrivera au même stade.”
“On joue avec elles comme si c’étaient des gars, on va au contact quand même. […] Ça doit leur faire du bien de ne pas être à part”.
Nathan Malimaka, milieu droit et milieu gauche à La Roche ESOF, ajoute : “Sur le terrain, les filles elles sont strictes, mais elles sont aussi solidaires. C’est sympa de jouer ensemble sur le terrain, on joue comme d’habitude en fait. C’est des joueurs comme les autres. “
“On sait envoyer quand il faut”
Anaïs Ben Si Mohand a 15 ans est défenseuse centrale. C’est parce qu’elle jouait beaucoup avec les garçons dans la cour de récréation que ces derniers lui ont proposé de faire un essai dans un club de foot. Elle s’est alors inscrite, il y a 8 ans. “J’aime l’esprit d’équipe, l’esprit soudé qu’on a quand on joue entre filles. Il n’y a pas la même mentalité entre les gars et les filles. Au foot, les filles, on est moins physiques, moins rapides, mais on sait envoyer quand il faut”.
"La présence de féminines est désormais incontournable dans nos clubs"
Gérard Loison, Président de la Ligue de football des Pays de la Loire, était l'invité du Journal télévisé de France 3 Pays de la Loire, mardi 9 juillet : "Si on m'avait dit il y a 10 ans qu'il y aurait 15 000 filles licenciées dans les Pays de la Loire, je vous aurais dit que c'était impossible, mais maintenant non. Et nous ne sommes sans doute pas au bout de nos surprises [...]. La présence de féminines est désormais incontournable dans nos clubs".En 2017, la Fédération Française de football comptait 184 037 féminines parmi ses 2 198 256 licenciés, soit 8.37% de l’effectif total. Le vendredi 5 juillet 2019, elle a d’ailleurs pris comme engagement que toutes les filles en France puissent accéder à un club de football à moins de 15 kilomètres de leur domicile, d’ici 2020.
La FIFA compte, quant à elle, doubler d’ici 2026 le nombre de pratiquantes pour atteindre les 60 millions de joueuses, comme elle l’avait annoncé en 2016 dans sa feuille de route « FIFA 2.0: The vision for the future».
► L'interview de Gérard Loison, Président de la Ligue de football des Pays de la Loire3