Depuis 2010, le groupe Vinci a mis la main sur une partie du ciel français, à commencer par nos régions de l'Ouest. Par exemple, Vinci est depuis 7 ans actionnaire majoritaire de l'aéroport de Nantes-Atlantique.
C'est en 2010, quand Vinci a remporté l'appel d'offre sur le projet de Notre Dame des Landes, que le groupe a récupéré dans le même temps la concession de l'actuel aéroport de Nantes. La même année, entrée au capital de Rennes et de Dinard ( à 49%)
En 2016, Vinci prend 10% des actions sur Quimper et sur Brest, et s'offre à Lyon, une participation majoritaire sur le 2ème aéroport français.
Pour Vinci, Notre Dame des Landes semble avoir fonctionné comme un catalyseur.
La journaliste Isabelle Jarjaille est l'auteure du livre " "Services publics délégués au privé, à qui profite le deal ?"
Elle précise :
Entre parkings et redevances, la branche Vinci Aéroport a généré l'an dernier 1,4 milliards d'euros de bénéfices.Des concessions, obtenues notamment, grâce à des connivences, à des réseaux, que décrit bien la journaliste Isabelle Jarjaille, dans son enquête sur les partenariats publics-privés.Vinci concessions c'est 20% de l'activité du groupe Vinci.... c'est pour ça qu'ils se sont positionnés sur Notre Dame des Landes... ça leur a permis d'entrer sur le marché des aéroports en France
Bernard Hagelsteen, ancien préfet de la région Pays de la Loire est aujourd'hui conseiller du président de Vinci.
Des connections que reconnaît Xavier Huillard, PDG de Vinci.
Après l'abandon du projet Notre Dame des Landes, l'heure est désormais à la rénovation des deux aéroports de Nantes et Rennes.Nous avons besoin en notre sein, d'au moins d'une personne qui a une bonne connaissance des rouages administratifs de notre pays. Donc, il est sein d'avoir avec nous un préfet en retraite
Mais avec quel argent? Pour Notre Dame des Landes, Vinci avait provisionné plus de 80 millions d'euros. Cette somme sera-t-elle utilisée pour les nouveaux travaux? Rien n'est moins sûr.
Nicolas Notebaert, Directeur général de Vinci Concessions, ne s'engage pas
Je crois que le gouvernement l'a dit, il faudra faire beaucoup d'investissements... Question de notre journaliste : qui fera ces investissements? c'est le cadre de la discussion actuelle qui permettra de le déterminer
Discussion, qui n'a rien d'évident. A Nantes, les indemnités liées à l'abandon de Notre Dame des Landes pourraient atteindre les 350 millons d'euros.
A Rennes, par contre, Vinci n'est pas majoritaire, et un service de la région surveille de près chacune des concessions du public au privé.
Celle de Vinci dépendait du projet Notre Dame des Landes, et tablait sur une baisse du trafic, à Rennes et à Dinard.
Vinci devra participer aux frais, sous peine de voir la Bretagne dénoncer le contrat. Mais le groupe a déjà l'oeil sur un plus gros gâteau. Aéroports de Paris, que l'Etat souhaite privatiser. Si Vinci l'emportait, un seul opérateur dessinerait l'essentiel de la carte du ciel.