Gilles Nicolas, l'ancien adjoint à la sécurité et à la tranquillité publique de la maire de Nantes a été placé mardi 21 septembre 2021 sous statut de témoin assisté dans l'enquête sur la chute mortelle dans la Loire de Steve Maia Caniço en 2019, lors d'une opération policière controversée.
Après la maire de Nantes, Johanna Rolland, placée sous statut de témoin assisté, le 15 septembre dernier, c’est donc au tour de Gilles Nicolas, ancien adjoint à la sécurité et à la tranquillité publique de la maire de Nantes, d’être lui aussi placé sous statut de témoin assisté, à l’issue de son audition mardi 21 septembre 2021.
Le témoin assisté est une personne mise en cause dans une affaire pénale. Il s'agit d'un statut intermédiaire entre celui du témoin et celui du mis en examen.
Steve Maia Caniço, animateur scolaire de 24 ans, avait disparu après une opération policière sur le quai Wilson à Nantes, lors de la fête de la musique dans la nuit du 21 au 22 juin 2019.
La charge des policiers et l'emploi de gaz lacrymogènes avaient provoqué un mouvement de foule désordonné qui avait fait chuter plusieurs jeunes dans la Loire. Le corps de Steve Maia Caniço avait été repêché plus d'un mois plus tard, non loin de là.
L'analyse des relevés du téléphone de la victime a permis de situer sa chute dans la Loire à 4h33, "soit dans le temps de l'intervention de la police nationale", mais "la géolocalisation précise de Steve Maia Caniço sur le quai Wilson au moment de sa chute dans la Loire n'a pu être techniquement établie", précisait le 15 septembre le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc.
"Les témoignages recueillis permettent cependant de la situer dans la zone dépourvue de barriérage concernée par quatre autres chutes concomitantes à l'intervention de la police".
L'ancien préfet sera entendu en octobre
Le commissaire divisionnaire Grégoire Chassaing qui supervisait les opérations de police cette nuit du 21 au 22 juin 2019 et Johann Mougenot, ancien directeur de cabinet du préfet ont été mis en examen pour homicide involontaire en juillet dernier.
L'ex-directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique, Thierry Palermo, a également été placé sous le statut de témoin assisté en juillet dernier.
L'ancien préfet de Loire-Atlantique, Claude d'Harcourt, doit quant à lui être entendu courant octobre.
"Sous réserve des demandes d'actes complémentaires, des interrogatoires ou confrontations qui seraient nécessaires, le terme de l'instruction pourrait intervenir en fin d'année 2021 ou début 2022 avant que le parquet de Rennes ne soit invité à prendre ses réquisitions sur un renvoi ou non des personnes mises en cause devant le tribunal correctionnel", précisait mercredi 15 septembre, le procureur de Rennes.