La fronde des hôpitaux privés qui menacent d’arrêter totalement leur activité à partir du 3 juin prochain. Ils réclament au gouvernement une augmentation des tarifs des actes médicaux pour les aligner sur le barème de l’hôpital public
C'est un mouvement inédit dans le secteur privé hospitalier. Suspendre totalement l'activité pendant trois jours, entre le 3 et le 5 juin prochain, pour contester la revalorisation des actes médicaux décidés par le gouvernement.
C'est le ministère de la Santé qui fixe les tarifs. Cette année, ce sera 4,3 % d'augmentation pour le public, 0,3 % pour le privé.
Une discrimination qui fait réagir les professionnels de la clinique Santé Atlantique.
"Sidéré, surpris, amer, en colère, frustré, rien de positif. Parce que c'est la première fois qu'on nous annonce que dans une campagne tarifaire, c'est-à-dire la manière dont les prix sont fixés pour les actes de médecine et de chirurgie, il y a une discrimination volontaire opérée, orchestrée entre le public et le privé".
"Le fait qu'on n'ait pas d'augmentation, parce que 0,3 % ce n'est quasiment pas d'augmentation, pour nous, c'est une exécution de l'hospitalisation privée. Une exécution pure et simple".
Cette annonce intervient dans un contexte de forte inflation et de hausse des prix de l'énergie. En 2023, 40 % des hôpitaux privés étaient en déficit, un chiffre qui pourrait monter à 60 % cette année.
Dans cette clinique d'urologie indépendante, qui a dû fermer son service ambulatoire pour manque de personnel, l'annonce a fait l'effet d'un coup de massue.
"On ne peut augmenter les personnels que si on a les moyens de le faire. Et un établissement comme le mien, on est déficitaire aujourd'hui. Si on augmente les salaires, on va creuser le déficit. On risque d'aller à la catastrophe en fait".
Car contrairement aux idées reçues, les établissements de santé privés ne font pas tous des bénéfices. 90 % de leurs ressources financières sont déterminées par le tarif des actes médicaux fixés par l'État.
Le 3 juin prochain commence donc un mouvement inédit pour trois jours, il se veut reconductible.
Le reportage de Fanny Borius, Amélie Lepage et Céline Landreau
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