Depuis maintenant dix ans, le duo nantais KO KO MO agite la scène rock avec une énergie aussi folle que communicative. Il est de retour avec un album baptisé Striped, douze chansons qui alternent les ambiances sombres et lumineuses.
En 2017, à l'occasion d'une première interview, nous avions titré notre papier : "KO KO MO : les trois syllabes qui pourraient ébouriffer le rock'n'roll français". Force est de constater aujourd'hui que le duo nantais, Warren au chant et à la guitare et Kevin à la batterie, n'a pas fait que l'ébouriffer, il l'a complètement retourné, à la fois sur scène, avec 600 dates à ce jour, et en album, avec trois disques et un petit quatrième dans les bacs vendredi 25 octobre.
Striped, c'est son nom, autrement dit zébré ou rayé en bon français, douze titres que l'on aurait pu penser dans la veine des albums précédents, très rock, très blues, avec une pointe d'électro. Alors oui, c'est toujours le cas, ce quatrième opus est très rock, très blues, avec une pointe d'électro, mais il a un petit truc en plus, un petit côté pop qui pourrait - agréablement - surprendre les fans.
Garanti sans vieilles recettes
"On a essayé de faire un album différent des autres…", explique Warren, "avec des côtés plus variés, avec des esthétiques qu'on n'avait jamais trop abordées avant. On a essayé d'aller plus loin que simplement des riffs de guitare et des voix poussées très aiguës. KO KO MO, ce n'est pas uniquement ça ! Et je pense qu'il a fallu ce quatrième album pour se l'autoriser".
"Ça reste du KO KO MO, mais on a changé la recette", confirme Kevin. "Et cet album, on ne l'a pas bossé à deux, on l'a bossé à quatre, avec Yohan et Loris (Les deux Ingénieurs du son sur l'album, ndlr). On a essayé d'aller un peu plus loin, d'éviter les compromis".
"En tout cas, c'est plus contrasté. Même dans l'écriture, ça respire plus", poursuit Warren.
Et de fait, Striped est légèrement plus aéré, plus nuancé, que les précédents avec notamment deux titres aux mélodies imparables, Dancing Alone, qui clôt de très belle façon l'album, et Bottle For Two, porté par le seul Warren...
Des morceaux tombés du ciel ?
"Ils tombent tous forcément un peu du ciel...", pour Warren, "Après, il faut aller les chercher. Il faut être au rendez-vous quand ils tombent".
Et si vous vous demandez pourquoi des morceaux comme Bottle For Two ou Dancing Alone n'étaient pas tombés auparavant, la réponse est apportée par Kevin.
"On n'osait pas en fait. Il y a ce morceau, Battle for Two, où Warren est tout seul avec ses guitares. Ça, c'est un truc qu'on ne s'est jamais permis de faire depuis le début. Que ce soit sur l'album ou en live. On inaugure des choses qu'on n'a jamais encore faites. Et je trouve que ça fait du bien ".
"Et, encore une fois, complète Warren, on s'est autorisés à faire la musique qu'on voulait faire, tout simplement. On n'a pas cherché à rentrer dans des cases".
Un album taillé pour le live, mais pas que...
Quand on pense KO KO MO, on a longtemps pensé scène tant le duo est dans son élément naturel en live avec une énergie incroyable qu'ils étaient d'ailleurs soucieux de retranscrire en album. Mais un tournant là aussi semble intervenir.
"On s'est permis de ne pas tout penser pour le live, comme on le fait d'habitude avec Warren. On savait qu'il y aurait quelques morceaux qui n'allaient pas pouvoir être joués sur scène".
"On savait dès le début lesquels ce seraient", ajoute Warren, "mais voilà, c'est comme ça. Ils ont une existence sur l'album".
Un artwork hypnotique
Fidèle parmi les fidèles, la talentueuse Marie Piriou signe une fois encore l'artwork de ce quatrième album. Une pochette en noir et blanc avec bien évidemment des zébrures qui apportent une touche psychédélique et hypnotique, un corps à deux têtes et une surprise :
"On a fait un livret 20 pages à l'intérieur=", détaille Warren, "c'est la première fois, on voulait vraiment illustrer chaque chanson avec à la fois les textes, des illustrations, avec des photos aussi, on voulait faire un objet digne de ce nom."
Direction l'Olympia
KO KO MO sera sur la scène de la mythique salle parisienne le 7 décembre. Le lieu n'est pas une découverte pour le groupe puisqu'il y a déjà joué le 28 janvier 2023 :
"On avait eu la chance d'ouvrir pour Royal Republic", se souvient Warren, "un groupe suédois pour qui on a fait la première partie pendant quelques mois sur toute une tournée européenne".
"Mais c'est la première fois en headliner, avec le nom en grand".
De quoi stresser nos deux musiciens ? Pas vraiment...
"Personnellement, je ne suis pas très stressé", confie Kevin, "on a plutôt la tête dans le travail pour faire le mieux possible. Et on a quelques dates avant l'Olympia, des rodages et une date nantaise, la veille".
Un concert à Saint-Herblain
KO KO MO reprend la route le 14 novembre prochain avec un premier concert à Reims. Suivront notamment Bourgoin-Jallieu, Marseille, Clermont-Ferrand, Cognac ou encore Saint-Lô et... Saint-Herblain le 6 décembre sur la scène de La Carrière. Pourquoi cette salle ? Qu'est-ce qu'on pourra y voir et entendre ? Est-ce qu'il y aura des surprises ?
"Alors, pourquoi cette salle ?", reprend Kevin, "Parce qu'il fallait accueillir un peu plus de public que 1300 personnes à Stereolux. Warren et moi, on n'est pas trop de l'école à faire deux releases party deux soirs d'affilée. La salle accueille 1900 personnes, donc c'est beaucoup mieux. Bien sûr, il y aura des surprises, il y aura plein de surprises, mais on ne vous dira pas les surprises. Et c'est complet !"
Dix ans de scène, l'heure des bilans ?
KO KO MO fête cette année ses 10 ans d'existence. L'heure des bilans pour nos deux musiciens ?
"Alors, je ne dirais pas le bilan... Dans le sens où on apprend tout le temps et on se réinvente toujours", affirme Warren.
"D'accord avec toi", conclut Kevin, "il y avait Technicolor Life, Lemon Twins, et Need Some Mo', là, on passe un peu à autre chose. Donc, non, ce n'est pas un bilan, c'est une renaissance".
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